Deux colloques ont été
organisés lors de ce Congrès national concernant l’investissement de la France
dans sa jeunesse mais également sur les réformes nécessaires de notre système
éducatif pour lutter contre la ségrégation scolaire.
Notre génération est simultanément
exposée à de fortes inégalités sociales, notamment scolaires, à une
augmentation du taux chômage des jeunes et des perspectives stagnantes de mobilité
sociale. Les jeunes font partie des groupes les plus précaires, exposés à un
taux de chômage deux fois plus élevés que la moyenne, ils sont exclus de l’accès
à de nombreux droits et dispositifs. Alors que l’évolution technologique est
quotidienne, la réalité du travail et des compétences qui lui seront nécessaires
est mouvante. Ce constat interroge tant un système de protection sociale bâti
et entretenu en considérant la jeunesse uniquement par le prisme éducatif et
familialiste ainsi que notre système de formation.
Dans un contexte où les choix se sont dirigés vers des dépenses publiques concentrées
sur les âges élevés avec le choix d’une large couverture publique en matière de
santé et de retraite et un accompagnement de la transition vers l’âge adulte
qui reste du principal ressort des solidarités familiales, nous sommes en droit
de nous demander : La France investit-elle suffisamment dans sa jeunesse ?
Il est nécessaire d’apporter rapidement des solutions structurantes, globales
et ambitieuses pour répondre à la précarité des jeunes et construire une société
plus juste et plus émancipatrice. Ces solutions concernent tout autant l’accès
aux minimas sociaux, l’accès aux droits réels que l’accès à l’engagement ou la
mobilité.
Ce premier colloque a
été introduit par Léa MEISTER, Présidente de l’ESU apportant un regard sur la
situation de la jeunesse en Europe. Animé par Tommy VEYRAT, Président de
l’AFGES, le premier débat a accueilli Tom CHEVALIER (chercheur à Sciences Po),
Emilie TRIGO (UNSA) et Alexandre LEROY (Président de la FAGE).
Parcours d’autonomie semé
d’embûches, accès inégal et complexe à l’emploi, chômage structurel, système
de protection sociale insuffisant : la peur du déclassement est de plus en plus
ancrée chez les jeunes, y compris chez les diplômé.e.s. Cette réalité, alors
que le diplôme constitue encore une garantie d’intégration, alimente depuis des
années les logiques de concurrence scolaire et d’individualisme. Pire, elle
semble aussi avoir influé sur les politiques éducatives, renforçant encore l’inégalité
du système éducatif français : les jeunes sont de plus en plus dépendants de
leurs origines sociales et les écarts entre les vainqueurs et les vaincus de
cette compétition, souvent désignes avant même d’avoir conscience de concourir,
se creusent inexorablement.
Consciente de ce phénomène
de ségrégation scolaire, la FAGE a apporté son soutien à la réforme du collège
et prône des réformes dans le secondaire et le supérieur allant dans le sens
d’un système qui intègre, qui inclut et génère l’équité. Changement de
paradigme pédagogique, renforcement de l’autonomie des équipes, mixité sociale
dans les établissements, réforme du lycée et du premier cycle universitaire :
quels leviers pour un système éducatif plus équitable et efficace ?
Le second colloque a
quant à lui été animé par Jimmy LOSFELD (Délégué Général de la FAGE). Une
introduction a été effectuée par Pierre MONQUET, Vice-Président du Syndicat
Général des Lycéens. Coralie BINDER (Chargée des affaires académiques de la
FAGE), Frédéric SEVE (Secrétaire Général du SGEN-CFDT), Marc-Olivier PADIS
(Directeur des études de Terra Nova) et Marie-Hélène JEANNERET (Vice-Présidente
en charge de la formation - Paris Descartes).
Nous suivre sur