Le lien entre
les jeunes, les éluEs et les institutions politiques est profondément distendu
comme le montre le taux d’abstention prédominant chez les 18-24 ans au second
tour des élections présidentielles de 2022. En effet, 41 % d’entre elles et eux
ne se sont pas renduEs aux urnes, soit 13 points de plus par rapport au taux
d’abstention national.
Loin d’être
une génération désengagée, les jeunes choisissent d’autres formes d’engagement,
plus directes, dans des associations ou via des manifestations ou signatures de
pétitions. Celles-ci leur offrent la possibilité de s’exprimer et de défendre
des causes qui leur tiennent à cœur et les préoccupent. Comme le montre la
lutte contre le dérèglement climatique, contre les discriminations, la
précarité, ou encore contre les violences sexistes et sexuelles ; sujets
face auxquels les réponses des éluEs sont souvent insuffisantes.
Au-delà du problème de cet écart
entre les jeunes et les politiques, l'équilibre de notre démocratie est remis
en cause : en grandissant, l'abstention électorale risque de perdurer chez les
jeunes adultes, fragilisant la légitimité de notre modèle démocratique.
Faire le
constat d’une telle crise démocratique impose de réfléchir aux conséquences,
afin de les anticiper autant que possible, mais aussi aux solutions. Au début
du XXème siècle Albert Camus alertait : “Faites attention, quand une démocratie
est malade, le fascisme vient à son chevet mais ce n'est pas pour prendre de
ses nouvelles.”. En effet, la montée des partis d’extrême-droite lors des
dernières élections civiles est symptomatique d’une crise démocratique. À
l’approche des élections européennes de 2024, l’extrême droite est actuellement
en tête des sondages, de la même manière que ceux pour les élections
présidentielles de 2027, qui placent le Rassemblement National en tête.
Association de jeunesse et
d'éducation populaire fondée sur la démocratie participative, la FAGE alerte et
s'inquiète de cette menace. Jeunesse synonyme d’espoir, nous voulons croire que
cette génération peut changer le cours de l’Histoire. Pour que cette
jeunesse engagée soit actrice du présent et du futur, il est urgent de
l’écouter et de l’intégrer dans les processus démocratiques. Nous devons
reconsidérer le rôle de l’éducation, donner les clés aux citoyenNEs
d’aujourd’hui et de demain pour s’informer et réfléchir par elles et eux-mêmes,
pour que la démocratie et la politique soient l’affaire de toutes et tous. UnE
citoyenNE n’est pas seulement unE électeurice tous les 5 ans : une profonde
réflexion sur le sens de notre démocratie s’impose, à laquelle la FAGE, en tant
que 1ere organisation étudiante, doit prendre part.
C’est donc le
but de cette contribution, qui recueille certaines de nos propositions et
revendications pour renouer le lien entre les jeunes et la démocratie et
espérer grandir dans un système politique plus participatif.
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