Doit-on accepter de pouvoir faire une première année de master sans garantie d'avoir le droit de continuer en deuxième année de master ? Quid de tous ces établissements qui, en plus de mettre une sélection à l'entrée du master 2, en imposent une à l'entrée du master 1 ? Quelle est la considération pour l'étudiant dans ce système ?
Notre société évolue et il est logique que le niveau de diplomation des jeunes s'accroisse. De plus, plus que la filière ou la spécialité de formation, le niveau du diplôme est déterminant pour la qualité d'insertion des débutants. Sans demander de fixer un pourcentage d'une classe d'âge diplômée au niveau master, qui nous ferait entrer dans une logique de quotas délétère à la qualité de la formation, nous ne pouvons trouver que normal qu'un détenteur d'un diplôme conférant le grade de licence puisse continuer en master.
Aujourd'hui, l'accès aux formations conduisant au diplôme de master est règlementairement de droit pour les étudiants pouvant justifier "d'un diplôme national conférant le grade de licence dans un domaine compatible avec celui du diplôme national de master". "Lorsqu'une université est habilitée à délivrer le diplôme de master, l'accès de l'étudiant titulaire de la licence, dans le même domaine, est de droit pour les 60 premiers crédits européens" (arrêté du 25avril 2002 relatif au diplôme national de master).
Cela est absurde d'un côté, quelle logique à poursuivre après une licence de mathématiques dans un master de chimie ? Et cela montre de l'autre, l'attachement à la dichotomie, master 1 - master 2.
Cela met également en avant le fait que nous sommes encore attachés aux diplômes et à leurs intitulés, bien plus qu'aux compétences acquises au cours de la formation. La notion de "domaine compatible" ici utilisée est intéressante, mais trop vague.
Dans une logique de semestrialisation du cursus de master, la sélection à l'entrée en deuxième année de master n'est plus envisageable. De même, dans une logique d'un diplôme de licence préparant tout autant à l'insertion professionnelle directe qu'à la poursuite en second cycle universitaire, la mise en place d'une sélection à l'entrée du master ne peut s'entendre en tant que telle. Pour autant, il se conçoit qu'un master ne puisse accueillir tous les candidats, systématiquement. Nous ne pouvons pas souhaiter que toute licence permette une poursuite en toute filière de master. Mais il ne peut pas plus établir une hiérarchie entre eux.
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