Se salarier pendant ses études concerne près de 50 % des étudiants. Tous ne sont pas dans l'obligation de se salarier, néanmoins 28 % des étudiants le font par contrainte pour vivre. Or aujourd'hui, un étudiant salarié plus de 12 heures augmente son risque d'échec de 50 %. Il est donc nécessaire de prendre des mesures pour faciliter la réussite des étudiants et donc le niveau de diplôme. Tendre à la disparition du « besoin de se salarier » ne doit pas imposer l'immobilisme quant aux droits des étudiants salariés et aux réponses à apporter afin de rendre ce salariat le moins pénalisant possible. Renoncer à ces réponses revient à condamner les étudiants salariés à une double stigmatisation : celle du besoin de se salarier et celle d'une absence de dispositifs généralisés permettant leur réussite.
Le gouvernement dit pourtant avoir fait de la jeunesse sa priorité. Il est vrai qu'en deux ans, 200 millions d'euros ont été investis sur les bourses. Il est aujourd'hui urgent, plus que l'effet d'annonce d'une enveloppe que l'on sait insuffisante pour couvrir les besoins, de réformer en profondeur le système d'aides sociales étudiantes et de créer une Aide Globale d'Indépendance, comme le Président de la République s'y est engagé. Les inspections ministérielles ont fourni au gouvernement un rapport devant servir de base à un plan national de vie étudiante. Pourtant, un an après, Benoit Hamon refuse toujours de le rendre public et d'ouvrir ce chantier, préférant diminuer de 8 millions le financement de la restauration universitaire. Une coupe sèche purement budgétaire qui conduit à augmenter le prix payé par les étudiants pour chaque repas et à mettre encore un peu plus les CROUS en difficulté.
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