Alors que le coût de la rentrée 2024 s’élevait à 3157€, étudier devient un luxe. La précarité étudiante n'est en effet pas qu'une question de chiffres ; c'est une réalité qui se vit au quotidien, et notamment chez les bénéficiaires de l’aide alimentaire. Derrière chaque parcours universitaire, il y a des défis financiers, sociaux et psychologiques auxquels des jeunes font face, mettant en péril leur avenir et leur réussite. Le Baromètre de la précarité étudiante de la FAGE est une enquête réalisée auprès des bénéficiaires des AGORAé, épiceries sociales et solidaires étudiantes de la FAGE, mettant en lumière la situation critique de cette population, touchée de plein fouet par une précarité grandissante.
La FAGE, première organisation représentative étudiante, se mobilise au quotidien pour répondre à l’urgence sociale qui touche les jeunes. En défendant leurs droits et en développant des projets adaptés à leurs besoins, elle agit concrètement pour améliorer leurs conditions de vie. 2011 a ainsi marqué le lancement du projet AGORAé. Ces 43 épiceries sociales et solidaires étudiantes ont pour pour objectif d’accompagner les bénéficiaires de façon multifactorielle. Grâce au travail des fédérations et au soutien de ses partenaires, le réseau des AGORAé a grandi, accompagnant quotidiennement des dizaines de milliers d’étudiantEs. Les AGORAé, au même titre que les associations d’aide alimentaire, restent tout de même une réponse de dernière instance, rendue nécessaire par l’absence de politiques publiques à la hauteur.
65%, soit environ 2/3 des bénéficiaires des AGORAé sautent des repas. Ce constat souligne des évidentes conséquences plurielles sur la santé et le bien-être de dizaines de milliers d’étudiantEs en France. En plus de devoir faire des choix radicaux pour leur qualité de vie au quotidien, beaucoup de jeunes doivent se salarier pour pouvoir payer un logement et se rendre à des distributions alimentaires pour limiter les conséquences de la pauvreté étudiante sur leur quotidien. Cette charge mentale ne permet pas d’étudier dans de bonnes conditions : 83% des bénéficiaires ressentent de ce fait un effet négatif sur leur réussite académique.
Ces chiffres interpellent : ils révèlent les arbitrages impossibles auxquels sont confrontés de trop nombreux jeunes, contraints parfois de choisir entre étudier et se nourrir. Aujourd’hui, nous lançons un cri d’alerte face à la hausse alarmante du nombre de jeunes dépendant de l’aide alimentaire, symptôme d’un système d’aides sociales défaillant qui abandonne sa mission première : permettre à chacunE de vivre dignement et de s’émanciper. Alors que plus de la moitié des bénéficiaires des AGORAé est exclue du dispositif des bourses sur critères sociaux, il devient urgent que le gouvernement engage une réforme en profondeur de notre système d’aides. Celui-ci doit devenir un véritable rempart contre les vulnérabilités sociales qui frappent la jeunesse aujourd’hui. De plus, la FAGE souhaite rappeler via ces chiffres qu’une potentielle hausse des frais d’inscription universitaire serait le coup de massue de trop pour les étudiantEs. Ce n’est pas aux jeunes de pallier le manque de financement public de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Nous suivre sur