Nous pouvons constater le réel effort budgétaire sur la MIRES, devenant le 4ème budget de l’Etat. Ce dernier est toutefois à relativiser. En effet, les engagements financiers contraignent toujours les étudiants, lorsqueces fonds, initialement dédiés aux formations d’enseignement supérieur, n’endiguent pas les difficultés de gestion des universités et ne couvrent pas les nécessités de recrutement d’enseignants titulaires.
L’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants extra-communautaires et la hausse des frais pour les étudiants ingénieurs montrent malheureusement que, même si l’enveloppe globale augmente, elle n’allège pas le budget des étudiants et le modèle se tourne de plus en plus sur un financement sur l’individu et non le collectif.
Au-delà des enjeux éducatifs, la citoyenneté et l’engagement des jeunes ont souvent été cités comme prioritaires par le chef de l’Etat et le gouvernement. Alors que le Service Civique devrait être déployé encore plus, et que le financement de la vie associative devrait être une priorité, les lignes budgétaires, elles, ne laissent rien envisager de tel. Au contraire, le Service National Universel pèse plus de 30 millions d’euros sur le budget, alors qu’il reste indifférent aux enjeux contemporains liés à la jeunesse.
Les minimas sociaux sont quant à eux en proie aux réformes et s’investissent de décisions budgétaires parfois douteuses, rendant d’autant plus incertain le futur des étudiants face à la précarité. Si l’OCDE prévoit une inflation égale à 1.3%, le projet de loi de finance, lui, accorde une hausse de 1,1% des bourses sur critères sociaux pour l’année 2019-2020. En parallèle à cette augmentation, celle des frais de rentrée qui augmentent en moyenne de 1.4% et pour les dépenses liées à la vie courante, et de 2.73% en moyenne.
A côté d’un fléchage budgétaire insuffisant vis-à-vis des aides sociales, le PLF 2020 assoit également un manque pour notre avenir commun : le développement durable. 800 millions d’euros supplémentaires seraient en prévision pour cette préoccupation mondiale, un chiffre qui, cependant, représente moins de la moitié du budget de la défense.
Aux yeux des jeunes que nous représentons, ce projet méconnaît les urgences sociale et climatique. En se limitant à la simple augmentation des enveloppes budgétaires sans y consacrer un travail de fond, il manque de répondre aux grands défis contemporains.
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