Timides,
voilà comment nous pourrions qualifier les politiques à destination des jeunes.
Exemple frappant : le Conseil d'Orientation des politiques de Jeunesse,
organisme créé en janvier 2017 et qui dépend du Premier Ministre, n'est
aujourd'hui pratiquement plus sollicité, encore moins reconnu. Cette instance
porte pourtant comme vocation de concrétiser la "clause d'impact
jeunesse", censée éclairer l'impact de l'ensemble des politiques sur les
jeunes.
Le dernier succès en matière de
politique jeunesse est la Garantie Jeunes, étendue aux jeunes
précaires lors du précédent quinquennat suite à l'action de la FAGE pendant la Loi El Khomri.
Depuis sa prise de fonction, nous retiendrons que le premier acte d'Emmanuel
Macron en direction des jeunes fut la baisse des Aides Personnalisées au
Logement, dégradant ainsi la situation économique et sociale de milliers de jeunes
déjà précaires. Lorsque plus d'un jeune sur cinq est dans l'obligation de retourner
vivre dans le domicile familial (chiffres UNCCLAJ), que plus d'un jeune
sur cinq souffre du chômage, cette décision est inacceptable.
Plus que jamais, il est temps pour l'exécutif de prendre ses responsabilités et
d'investir massivement pour les jeunes.
La FAGE, première organisation
étudiante de France, demande la mise en place d'un réel interlocuteur pour les
politiques de Jeunesse qui disposerait des moyens à la hauteur de ses ambitions
pour coconstruire avec l'ensemble des acteurs de la jeunesse. Les enjeux sont
fondamentaux et les sujets sont déjà sur la table ! Continuer d'universaliser
le volontariat en service civique, développer la Garantie jeunes pour en faire
le pilier de la protection sociale des jeunes, qui ne peuvent bénéficier de tous
les minima sociaux avant 25 ans.
La FAGE salue néanmoins l'écoute
des organisations étudiantes représentatives dans le cadre de la réforme sur l’Orientation et la Réussite des Étudiants.
Nous y avons vu l’opportunité d’instaurer un véritable dialogue et d’éclairer
l’exécutif sur les problématiques des jeunes, leurs aspirations et affirmer
notre volonté de garantir le droit d'étudier pour tous les jeunes.
Lorsque ce dialogue s’opère, est
sincère et constructif, les réformes qui nous concernent ont une chance
d'aboutir. A l'inverse, lorsque le dialogue social est mis à mal, quand la
volonté de dialoguer n'est pas au rendez-vous, cela créé de l'incompréhension
et un sentiment de mépris. En attestent le projet de Service National Universel
et la réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle, construits
sans les jeunes, principaux concernés.
La FAGE relève néanmoins des
efforts de la part de l'exécutif. Les récentes volontés de concertation sur le
SNU avec les organisations de jeunes, permettront d’ouvrir un dialogue
nécessaire sur une mesure qui ne satisfait pas la jeunesse. Ce temps est vu
comme une opportunité par la FAGE, et sera révélateur, espérons-le, d’une prise
de conscience du gouvernement sur sa conception du dialogue social, notamment
avec les nouvelles générations.
Lire aussi | "Service national universel : obliger les jeunes, une option à risque" - Le Monde Campus, le 29/05/18
Bien qu'oubliés depuis un an, les
jeunes demandent avec
exigence et détermination des avancées sur leurs conditions de vie, leur
insertion sociale et professionnelle, au-delà des mots et des symboles. Sans
dialogue social, sans échanges réguliers et sincères avec les corps intermédiaires tels que les organisations de jeunes,
les politiques en faveur de la jeunesse sont vouées à l'échec. Si la FAGE sera
toujours un acteur constructif, exigeant et
favorable à la négociation, elle saura aussi se montrer ferme et intransigeante
lorsque le dialogue sera biaisé. La balle est donc dans le camp du
gouvernement.
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