« Transformer les prestations sociales » : derrière
un titre à l’apparence rassembleur se cache pour autant le projet d’un nouveau
coup de massue sur le budget des plus précaires de notre pays. Maitriser la
dépense publique est ici le maitre mot.
Cette note dénonce ainsi un système de bourses sur critères
sociaux jugé trop clément avec les étudiants, « faiblement ciblé », avec un « rythme de revalorisation trop important ». Les qualificatifs
ne manquent pas pour dénoncer une aide sociale pourtant primordiale pour des
milliers d’étudiants et l’on redécouvre ici le mépris de celles et ceux qui
riaient de l’impact de la baisse récente de 5€ des Aides au Logement.
« C’est le prix à
payer pour maintenir les 3% de Bruxelles » nous dira-t-on. Un prix que
les jeunes payent chaque année face à la complexité d’accès aux dispositifs et
à la montée exponentielle du coût de la rentrée étudiante. Ce « prix à
payer » des pistes explosives proposées par Bercy, il le sera une fois de
plus par nous, les jeunes.
Touchés de plein fouet par un chômage massif, en proie aux
mutations économiques qui transforment le monde de l’emploi et les incertitudes
professionnelles qui les accompagnent les jeunes sont une nouvelle fois la
cible de la politique du couperet. La baisse des APL cet été fut ainsi le
premier signal d’alarme de cette remise en question des dispositifs d’accompagnement
des plus fragiles.
La FAGE porte depuis plusieurs années une volonté de réforme
de notre système social étudiant. Injuste par la présence de la demi-part
fiscale qui favorise les plus aisés, limité pour les étudiants issus de la
classe moyenne, une transformation d’ampleur est légitime pour lui rendre sa
vocation réelle d’accompagnement des plus fragiles.
Mais à l’heure où le gouvernement annonce vouloir amener les
jeunes à la qualification et à l’emploi par une réforme ambitieuse de
l’enseignement supérieur et un investissement conséquent sur la formation
professionnelle, il serait un non-sens de voir remis en question
l’accompagnement qui permet à chacun de trouver sa place en formation ou en
emploi, de détruire ce filet de sécurité qui fait la force de notre modèle social.
Fait symbolique par ailleurs, quelques jours avant cette
note étaient publiés les résultats très positifs de la « Garantie Jeunes »,
dispositif d’insertion et d’accompagnement obtenu par la FAGE lors des négociations
relatives à la loi travail dont l’universalisation est aujourd’hui portée par
beaucoup comme une solution d’avenir.
Si la FAGE partage donc l’impérieuse nécessité d’une
réorganisation des aides sociales, elle ne cautionnera pas une nouvelle attaque
au portefeuille des jeunes. La FAGE sera présente à toutes les négociations qui
seront ouvertes pour entamer une transformation réelle du système d’aides
sociales mais elle combattra en revanche avec la plus grande fermeté une
nouvelle politique du rabot, en rappelant une nouvelle fois au gouvernement
qu’aucune réforme sociale ne saurait être juste si elle s’accompagne
d’austérité.
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