Concertation arrêté licence : la FAGE pose les jalons pour !

18/04/18

Dans le cadre de l’application de la loi ORE, des groupes de travail ont commencé pour repenser le cycle de la licence universitaire. Alors que la réforme peut être un succès si les universités jouent le jeu de l’accompagnement et de l’acceptation de tous les bacheliers dans la filière de leur choix, il est essentiel que les contraintes juridiques qui empêchent un accompagnement pédagogique renouvelé des étudiants soient réfléchies. Les enjeux sont grands pour améliorer la réussite des étudiants et permettre non seulement, mais également que chaque étudiant de licence puisse réussir et garantir son insertion professionnelle ou sa poursuite d’études. Les risques sont également importants face aux velléités de certaines organisations de voir l’esprit de la réforme bafoué, soit par un retrait complet de la loi, soit par la mise en place de parcours adéquationnistes où les études auraient pour unique but l’insertion professionnelle dans un emploi donné.

La FAGE, ici comme ailleurs, porte l’émancipation de la jeunesse. Dans les groupes de travail, nous portons une professionnalisation de la licence (groupe 4) qui soit ouverte à toutes et à tous, sans dualité des parcours imposés entre une licence à seule visée d’insertion professionnelle, et une licence qui permette aisément la poursuite d’études en master. La FAGE défend le droit à la poursuite d’études en master et a porté cette position depuis de nombreuses années jusqu’à sa concrétisation en 2016. Alors que l’émergence d’un DUT en trois ans entre en cohérence avec le Processus de Bologne et le taux élevé d’étudiants qui poursuivent leurs études après leur DUT, il ne faut pour autant pas décevoir les étudiants qui souhaitent des études très professionnalisantes. 

La FAGE porte également la démocratisation de l’ESR dans la mise en place de pédagogies adaptées à la réussite des étudiants. L’absence de réelle plus-value pédagogique des cours magistraux, mais également d’une réelle valorisation des activités pédagogiques des enseignants chercheurs et l’obligation pour chaque étudiant de suivre un cursus de 1 500 heures en présentiel sont des obstacles à un apprentissage qui ne soit pas plus dense, mais qui soit meilleur. Avec un socle de présentiel important et la possibilité de mettre en place des pédagogies inversées, on pourra également mettre en place une évaluation continue intégrale (ECI) qui a fait ses preuves dans les Universités de Strasbourg et Avignon. Dans cette configuration, l’organisation d’une seconde session d’examen remplaçant la première devient caduque et même pénalisante pour les étudiants car elle réduit le temps d’apprentissage dans le calendrier universitaire. Mais, parce que la FAGE revendique un réel droit aux rattrapages, il est nécessaire de permettre que cette ECI soit cadrée pour ne pas se réduire à un contrôle terminal déguisé. Les textes doivent donc fixer un nombre minimal d’évaluations pour que l’UE soit considérée comme un CCI et seulement sous cette condition serait-il possible de déroger à l’obligation d’une seconde session. De même, l’évaluation continue intégrale n’est possible que si l’étudiant peut assister aux cours en présentiel, il faudra donc permettre des sessions de substitution pour les étudiants qui bénéficient de RSE, autre enjeu important de ces concertations.

La FAGE porte enfin l’adaptation de la formation à l’étudiant. Ces concertations sont l’opportunité de cadrer les régimes spéciaux d’études (RSE) de façon concrète dans l’arrêté licence. Chaque étudiant doit pouvoir adapter sa formation, ses modalités d’évaluation pédagogique à ses contraintes qu’elles soient dues à un salariat, à une charge de famille, à un engagement. Les Universités doivent pouvoir s’appuyer sur le cadre national pour porter des régimes spéciaux cohérents et ambitieux. Enfin, adapter la formation à l’étudiant, c’est aussi permettre à chaque étudiant de pouvoir suivre une formation qui lui permette de valoriser de réelles compétences, voire même de choisir sa formation en raison des compétences qu’elle lui permettra d’acquérir. La notion d’une licence en trois ans n’aurait alors plus de sens, car c’est à l’étudiant de choisir la durée de ses études et ce sont les compétences validées qui doivent guider son choix.

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