Victoires syndicales de la FAGE, l’instauration des échelons 0 bis et 7 en 2013, la fusion des échelons 0 et 0bis à la rentrée 2016, ou encore l’alignement des bourses des formations sanitaires et sociales sur celles versées par le CROUS sont autant de réformes des aides directes qui ont sensiblement amélioré la qualité de vie des étudiants. La création de l’Aide à la recherche au premier emploi (ARPE) négociée lors des concertations autour de la “loi travail” permet aujourd’hui à 30 000 jeunes d’augmenter leurs chances d’accès à l’emploi. La politique d'investissement en faveur des aides sociales directes a été un gros point fort du quinquennat. Mais ces avancées ne doivent pas laisser passer sous silence le désinvestissement et le manque d'ambition dans les autres aides sociales étudiantes.
Le plan 40 000 logements, qui sera normalement pas accompli avant 2018, contribue à l’élargissement du parc social étudiant. Néanmoins le parc du CROUS ne peut être l’unique réponse puisqu’il n’accueille aujourd’hui que 10% des étudiants alors que notre pays ne compte pas moins de 26% d’étudiants boursiers. Il est clair que seule une réponse commune et coordonnée des acteurs publics et privés en matière de logement étudiant permettrait de faire face aux enjeux de la crise du logement étudiant. En terme de restauration le bilan n’est pas plus réjouissant. Il a fallu attendre la fin du quinquennat pour voir le prix ticket RU enfin gelé, à la rentrée 2016, une première depuis 2002 ! Le tarif du ticket RU a augmenté d’environ 35% en 15 ans. De plus, 2015 aura été l’année où l’Etat a décidé de mettre un terme au plus ancien restaurant universitaire géré par des étudiants pour des étudiants, pourtant un symbole fort de la mise en responsabilité des jeunes, et bien qu’il fût plus économique qu’un restaurant géré par le CROUS…
Concernant la santé des étudiants, la FAGE ne peut se satisfaire du bilan quinquennal. L’accès à la CMU-c a certes été facilité pour les étudiants isolés, mais les centres de santé, lieux essentiels dans l’accès au soin des étudiants, ont subi les mêmes contraintes budgétaires que les universités. Avec un faible nombre d’ouvertures et un élargissement de l’offre de soins quasi inexistant malgré les volontés politiques initiales, ils peinent à se développer et à répondre aux besoins pourtant grandissants. Enfin, le régime de sécurité sociale étudiant reste le problème central de l’accès aux soins des étudiants. Après des rapports accablants successifs, notamment du défenseur des droits, c’est le statu quo et de nombreux étudiants pâtissent d’un régime de sécurité sociale défaillant aux délais de remboursement incroyablement longs.
Si ce gouvernement a été à la hauteur sur un certain nombre de mesures, force est de constater que la crise financière durable à rendu les conditions de vie des étudiants toujours plus dégradées. Ce bilan, en demi-teinte, nous appelle à formuler des priorités pour un enseignement supérieur inclusif et performant, en permettant sa démocratisation et sa capacité de répondre aux besoins de notre société tout en garantissant une insertion professionnelle des étudiants. Les premières pierres ont été posées par ce gouvernement en matière d’amélioration de qualité de vie étudiante, il convient maintenant au prochain de bâtir un enseignement supérieur accessible, juste et répondant aux besoins de notre société.
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