Porté sous la présidence de Nicolas SARKOZY, voté à une
immense majorité des parlementaires de tout bord puis confirmé et amplifié par
sous la présidence de François HOLLANDE, le volontariat de service civique
semble faire consensus. Néanmoins les attentats qui frappent Paris en janvier
2015 vont remettre au centre du débat politique un présumé manque de valeur
citoyenne des jeunes, jeunes qu’il faudrait donc mettre au pas.
Dépassant les clivages habituels, la proposition de
rendre le service civique obligatoire pour « inculquer les valeurs
républicaines », « recréer de la mixité sociale » s’est concrétisée
avec l’adoption de l’amendement 524 au projet de loi Egalité-Citoyenneté par
l’Assemblée nationale en juillet. Et ce alors même que le Mouvement
Associatif ,
l’AFEV,
la FAGE,
etc. ont réaffirmé leur opposition, déjà affirmée conjointement en décembre
2014
et ont été rejoints et soutenus par le Président de la République dans cette
reconnaissance du caractère volontaire comme un pilier du service civique.
Cet engagement volontaire est crucial et non négociable
pour la FAGE à au moins triple titre :
Rendre
le service civique obligatoire se base sur un postulat qui est faux :
celui d’une jeunesse qui ne s’engage pas alors qu’ils sont la tranche d’âge
chez qui le bénévolat a le plus progressé entre 2010 et 2016[i]
et plus de 80%[ii] à suivre l’actualité
politique ;
En
tant qu’association mobilisant des volontaires en service civique, ce qui fait
toute la différence est la motivation des volontaires à s’engager pour le
projet, à s’y impliquer en y mettant une part de son individualité, de ses
passions et développera ainsi ses compétences et connaissances. Accueillir un
jeune qui y a été forcé sera inutile tant pour le jeune que pour la structure
d’accueil.
Donner
pour objectif à un service civique obligatoire, de durée courte ou moyenne, les
missions de mixité sociale et d’ « apprentissage des fondamentaux de
la République » c’est fouler au pied l’Education nationale et renoncer à
la réformer alors qu’elle dispose d’au moins 10 ans de scolarité obligatoire.
Plutôt que de transformer un dispositif utile à la société et aux jeunes en une punition, il est urgent de s’atteler aux réelles problématiques qui touchent les jeunes : une école qui renforce les déterminismes et est profondément inégalitaire, une classe politique qui ne ressemble pas et ne parle pas aux jeunes, un accès aux droits sociaux discriminé en fonction de l’âge, etc.
La FAGE soutien et prend une part active à l’objectif de montée en charge du service civique afin qu’à court terme chaque jeune qui le souhaite puisse effectuer un volontariat de service civique (il y a aujourd’hui malgré 70 000 missions par an, 3 fois plus de demandes que d’offres) et à long terme la moitié d’une classe d’âge (soit environ 350 000 jeunes) souhaite et puisse s’engager grâce au volontariat de service civique.
[i]
L’évolution de l’engagement
bénévole associatif en France, de 2010 à 2016 - Etude France Bénévolat 03/2016
[ii]
Rapport de l’enquête 2014 de
l'Observatoire de la jeunesse solidaire “Les jeunes et l’engagement politique”
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