A l’occasion de la première lecture du projet de loi Egalité et citoyenneté à l’Assemblée Nationale, les député.e.s ont adopté l’amendement 524 portant sur la création d’un service civique obligatoire. Ce n’est, malheureusement, pas la première fois qu’émerge le projet d’un service civique obligatoire : en janvier 2015, suite aux attentats, un certain nombre d’hommes et de femmes politiques avaient fait cette proposition avec, en filigrane, l’idée d’une jeunesse sans valeur citoyenne et qu’il est urgent de “faire marcher au pas”.
A rebours de toutes les idées pré-conçues, il est nécessaire de rappeler que la tranche d’âge chez qui le bénévolat associatif a le plus progressé entre 2010 et 2016 est celle des 15/35 ans1. Or ce sont ces mêmes jeunes que cet amendement stigmatise férocement en voulant les obliger à s’engager. Au delà des lieux communs et facilités, il est nécessaire de réinventer la façon de faire de la politique afin de la rendre plus inclusive pour les jeunes qui sont plus de 80% à suivre l’actualité politique et et près de la moitié à avoir signé une pétition2.
Si l’objectif poursuivi est d’augmenter la participation politique et citoyenne des jeunes, une proposition simple est de leur laisser la place au sein des organes de représentation, notamment nationaux (moyenne d’âge des parlementaires : 57 ans et 9 mois à l’Assemblée nationale3, 61 et 11 mois au Sénat4), en instaurant le non cumul des mandats : limitation du nombre de mandats en même temps ET du nombre de mandats successifs.
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