Après les annonces, début février par la Ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche concernant la mise en œuvre de la Grande Ecole du Numérique (GEN), force est de constater que malgré l’intention plus que louable et les nouvelles perspectives offertes par cette nouvelle forme d’enseignement, certaines limites du modèle peuvent déjà être perçues.
Lancé à la rentrée 2015, le projet consiste à ouvrir de nouvelles formations s’adressant directement aux jeunes sans qualification ou diplôme ainsi qu’aux demandeurs d’emploi et de répondre aux besoins d’emplois du secteur numérique. Le domaine est large et ouvert aux évolutions : le numérique. Pour cela, ont été répertoriées huit familles de métiers : developpeurs ; infographistes ; webmarketing ; support de réseau et câblage ; webdesign ; community management ; maintenance informatique ; autres métiers allant de l’impression 3D à la robotique.
Ces formations ont la particularité de pouvoir être portées par tout type d’acteurs : privé ; associatif ; public ou universitaire ce qui permet une diversité et une pluralité de formations.
L’entrée dans ces formations se fait généralement sur sélection. Cependant celle-ci n’est pas basée sur les résultats académiques du jeune, souvent en décrochage scolaire, mais bien sur sa motivation, son autonomie et sa capacité à s’intégrer à une équipe.
La particularité de la GEN est de mettre en oeuvre une nouvelle pédagogie, centrée sur l’étudiant mais l’incluant complètement dans son écosystème local par le biais d’un travail constant avec son bassin de vie. Cette formation, qui se veut donc gratuite, permet donc de remettre le jeune dans un cycle de formation tout en le mettant au coeur d’une dynamique sociale inclusive.
On trouve aujourd’hui un nombre croissant d’établissements permettant de suivre ces formations, et les limites commencent donc à apparaître.
En effet, commencent à fleurir des écoles privées, aux annonces mirobolantes et aux tarifs excessifs qui promettent aux étudiants monts et merveilles contre des études à près de 8 000 euros l’année. Bien loin de la gratuité annoncée par le projet, et créant d’ores et déjà un fossé entre les postulants, ces écoles du numériques mettent en avant une insertion professionnelle assurée grâce au projet GEN.
L’objectif annoncé par le ministère de former 10 000 jeunes d’ici 2017 permet ainsi à ce genre d’entreprises privées de dénaturer entièrement la Grande École du Numérique.
En mettant à l’entrée une tarification, il ne s’agira qu’une formation de plus qui évoluera à deux vitesses, différenciant les étudiants entre ceux qui ont les moyens de s’offrir un diplôme privé et ceux qui devront « se contenter » d’un service public. Il n’est aujourd’hui pas envisageable qu’une telle distinction soit faite et c’est pour cela qu’il est nécessaire de rester attentifs, pour que les initiatives, qu’elles soient publiques ou privées, ne soient pas entachées par l’attitude mercantile de certains.
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