[FNEK] : Kinésithérapie : Une formation en pleine mutation

01/07/2015

La Fédération Nationale des Etudiants en Kinésithérapie, membre de la FAGE, a pris part aux discussions structurantes sur leur formation dont les études étaient cadrées jusque-là par un arrêté daté de septembre 1989.

Des évolutions majeures sont à noter. En effet, à ce jour, les étudiants en kinés sont sélectionnés soit à l’issue d’une année de formation universitaire, soit sur concours en admission directe. Ce dernier, connu sous le nom de concours PCB – Physique, Chimie et Biologie – vient d’être supprimé. Il s’agit d’une avancée majeure car il constituait un facteur d’iniquité sans pareil entre les étudiants qui avaient les moyens d’effectuer une année de préparation privée au concours et ceux qui ne les avaient pas. En outre, cela permet de disposer aux étudiants de disposer d’une formation de qualité adossée à la recherche dans l’un des trois cadres définis :

  • Première Année Commune aux Etudes de Santé (PACES)

  • Première année de Licence mention Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS)

  • Première année d’une Licence du domaine Sciences Technologies Santé

La suppression du concours PCB s’est accompagnée d’une autre réflexion sur l’organisation de la formation. Là encore, plusieurs points restent à noter.

En effet, la formation post-concours passe de 3 à 4 années, permettant le développement des compétences acquises par les futurs masseurs-kinésithérapeutes et un meilleur apprentissage. La création d’un stage long de 12 semaines en fin de cursus répond également à cet objectif au travers d’un apprentissage par mise en situation et par compagnonnage. En outre, leur formation tend à s’intégrer progressivement au Processus de Bologne. A ce titre, une évolution majeure est à noter avec l’organisation de la formation en Unités d’Enseignements créditées et réparties sur des semestres bien définis. Cette organisation en semestres vient également permettre aux étudiants de suivre des périodes de cours à l’étranger afin de se confronter aux pratiques dans d’autres pays et acquérir d’autres compétences. Enfin, leur formation prévoit également la mise en place d’une initiation à la recherche et la création de modules méthodologiques.

Pour autant, la marche reste longue pour les étudiants masseurs-kinésithérapeutes. En matière de gouvernance des écoles et instituts, les Directeurs restent les seuls à avoir un rôle décisionnaire, et on ne peut que déplorer l’absence d’une réelle démocratie d’établissement comparable à celle que l’on retrouve dans la culture universitaire impliquant une délégation du pouvoir décisionnaire à la communauté universitaire. L’intégration universitaire permettrait d’y répondre en partie ainsi que de permettre aux étudiants de se voir garantir leurs droits et des frais d’inscription abordables. Au niveau de la formation, on ne peut que déplorer l’absence de continuum reconnu entre la première année et les quatre autres années post-concours, ainsi que l’absence totale de reconnaissance de la formation à un grade universitaire. Enfin, ce texte aurait pu être l’occasion de porter courageusement le besoin de formation des tuteurs de stage à l’encadrement des étudiants.

Si ce texte constitue un toilettage nécessaire depuis 1989, on regrette l’absence de courage manifeste qui aurait permis une démocratisation de l’accès aux formations de masseur-kinésithérapeute et la reconnaissance de celle-ci à un grade universitaire.

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