Les enquêtes PISA et les études de l’OCDE nous le
rappellent régulièrement, l’Ecole française compte parmi les plus
inégalitaires des pays occidentaux. Depuis la loi Haby de 1975 et les
vagues successives de démocratisation, la population collégienne a bien
évoluée. Conduire une classe d’âge jusqu’à 16 ans vers l’acquisition d’un
bagage solide demande de composer avec une population au niveau hétérogène mais
pas à transiger avec la volonté de faire réussir tous les jeunes.
Si l’objectif de faire obtenir le baccalauréat à 80%
d’une génération est en passe d’être atteint, il faut tout de même considérer que
l’afflux de bacheliers n’a pas profondément démocratisé l’accès au lycée
général, et encore moins à la série scientifique ouvrant le plus de
possibilités de poursuites d’études dans l’enseignement supérieur. En bout
de chaîne, le constat est implacable : plus que de les reproduire,
l’Université multiplie par trois les inégalités sociales.
La FAGE, organisation de jeunes et représentative des
étudiants de France, milite activement et depuis toujours pour permettre un
système d’enseignement supérieur et de recherche public, ouvert, accessible et
garant de formations de qualité, d’émancipation et d’insertion sociale et
professionnelle. A ce titre, la FAGE estime qu’il est impératif d’agir à
tous les niveaux du système éducatif afin d’assurer une démocratisation
effective, qui ne trie pas ses élèves dès le collège, qui n’enferme aucun
jeune, a priori, dans des parcours
tubulaires. Il est ainsi impératif de réformer le collège !
L’enjeu est aujourd’hui de construire un enseignement
secondaire de qualité, assurant la réussite de tous les jeunes. Cela ne peut
être possible qu’en reconsidérant l’organisation pédagogique, les programmes
ainsi que les pratiques d’enseignement tout en gardant à cœur de penser un
système inclusif et vecteur de réussite.
Il est regrettable que le débat autour de cette
réforme ait été confisqué par des « gardiens du temple » qui, au nom
de la République, défendent une vision élitiste de l’éducation. Teintant
les débats de préjugés, d’interprétations erronées, de confusions et
d’amalgames, d’aucuns ont rendu impossible un débat de fond, sérieux et argumenté.
Partisane de la justice sociale et de la
démocratisation, et résolument sourde aux sirènes élitistes, la FAGE a
naturellement soutenu la réforme du collège.
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