« Le développement de la mobilité internationale est bien une réalité. Elle joue un grand rôle dans le renforcement des échanges interculturels et la compréhension de l'autre, ce qui est crucial dans un monde de plus en plus globalisé et pour le maintien des sociétés en paix. De ce fait, l'European Students' Union a très bien reçu les déclarations de la Commission Européenne quant à l'ouverture de ce dossier, qui est l'un des plus importants du moment. Elle regrette cependant l'absence d'informations claires sur la place des établissements d'enseignement supérieur des autres continents, à savoir s'ils seraient considérés comme des menaces ou comme des éventuels partenaires. De surcroît, il est nécessaire de prêter plus d'attention à la mobilité étudiante en dehors de l'Union Européenne. Ces dispositifs auront pour effet d'augmenter l'accès des Européens aux marchés étrangers. L'enseignement supérieur se doit de jouer un rôle de premier plan dans le développement de la démocratie à l'international. Dans ce contexte, l'European Students' Union encourage la Commission Européenne à traiter la question internationale comme une opportunité de coopération internationale au service du développement, et non pas comme une compétition.
Tout d'abord, du point de vue de l'European Students' Union, il faut s'assurer qu'aucun établissement d'enseignement supérieur ne considère les étudiants, étrangers ou non, comme une source de revenus, même lorsque des frais de scolarité sont en place. En outre, il faut veiller à ce que les étudiants internationaux aient accès aux mêmes services universitaires que les autres étudiants. Ceux ayant des besoins spécifiques doivent avoir accès aux services en rapport avec leurs problèmes (santé, par exemple), quelle que soit la durée du séjour. Le financement restant le principal obstacle à la mobilité, les gouvernements doivent veiller à la mise en place de bourses ou de prêts afin de garantir l'accessibilité à la mobilité. Ces bourses sont un investissement des pays dans l'avenir.
Les étudiants non européens doivent avoir la possibilité de rester pour les programmes de mobilité à long terme (un cycle étude), avec des visas en règle facilités afin de pouvoir obtenir un emploi dans le pays hôte.
En outre, l'European Students' Union voit la nécessité d'une attention accrue à la mise en œuvre des mécanismes de reconnaissance des diplômes. Une attention particulière doit être accordée aux pays de l'espace européen de l'enseignement supérieur, où la mise en œuvre d'un système de crédits, de transferts et d'accumulation est en marche. L'ESU encourage également un débat sur la mise en place d'une norme minimale de l'application des différentes lignes d'action du processus de Bologne, qui assureront le suivi des pays ayant conclu des accords.
L'ESU soutient la mobilité du personnel enseignant, proposée par la Commission Européenne, qui conduit à une augmentation de la qualité de l'enseignement supérieur.
Le multilinguisme est l'un des principaux atouts de l'Europe. Ainsi, des cours de langues doivent être inscrits dans les cursus suivis par les étudiants internationaux afin de leur permettre d'être pleinement intégrés à la société. De plus, l'utilisation des MOOC et des nouvelles techniques d'enseignement numérique doivent être vues comme un complément à l'enseignement, jouant le rôle d'outils dans un environnement de plus en plus internationalisé.
L'ESU exprime son soutien à la poursuite du développement des diplômes conjoints, dans la mesure où les frais de scolarité de ces programmes ne soient pas un frein. L'ESU estime que les établissements de contrôle dans les pays impliqués dans la gestion des diplômes conjoints devraient coopérer afin de développer leurs formations au plus près des besoins des étudiants.
L'ESU comprend le besoin de développer la coopération entre les entreprises et les établissements d'enseignement supérieur. Cependant, cette coopération ne doit se faire au détriment de la représentation et de l'influence des étudiants dans le processus de décision.
Pour résumer, l'European Students' Union considère que les étudiants sont les principaux acteurs de l'internationalisation des formations et, par conséquent, qu'ils doivent prendre part aux discussions stratégiques sur le sujet. À ce propos, l'ESU tient à saluer le fait que la Commission considère les étudiants comme tels. L'organisation restera attentive aux avancées dans ce domaine, et se tient prête à prendre part aux débats. »
Nous suivre sur