Rencontre avec Jean-Loup SALZMANN

05/04/2013

Cette semaine, la FAGE a rencontré Jean-Loup SALZMANN, Président de la Conférences des Présidents d'Universités(CPU) et Président de l'Université Paris 13.

FAGE: Pensez-vous que favoriser l'engagement des jeunes passe par une meilleure reconnaissance de leurs actions et une place plus importante dans les instances de gouvernance des universités et autres institutions ?

Jean-Loup Salzmann

"En 2011, la CPU a signé avec la FAGE la "Charte pour la dynamisation de la vie associative des universités, le développement et la valorisation de l'engagement étudiant".

L'objectif principal de cette convention est de renforcer les échanges entre les associations étudiantes et les universités, de clarifier l'utilisation FSDIE (Fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes), mais également de permettre aux étudiants de valoriser leur engagement à travers de unités d'enseignement et en aménageant les rythmes universitaires. Par ailleurs nous venons de signer avec l'AFEV la charte pour le CV citoyen valorisant l'engagement citoyen. Quant à la représentativité étudiante, nous sommes à l'université et les étudiants sont, à chaque instant, au cœur de notre action, à ce titre ils doivent participer pleinement à notre stratégie et nos politiques, il est donc primordial qu'ils soient représentés, en nombre et en diversité, dans tous les conseils et lieux de décision."

FAGE: L'égalité des chances est aujourd'hui une des grandes priorités du gouvernement et le réseau des œuvres en est un acteur central. Quelles sont, pour la CPU, les perspectives d'évolution dans la collaboration entre universités et CROUS afin de garantir la démocratisation de l'enseignement supérieur ?

"En 2012 la CPU a signé un accord-cadre supplémentaire avec le CNOUS. Alors que le précédent accord était principalement centré sur le logement et la restauration. Ce nouveau texte concerne des domaines plus étendus, intégrant toutes les dimensions de la vie étudiante. En effet, l'accord cadre propose notamment d'accroître les relations entre les services des CROUS et des universités, la coordination entre les différents systèmes d'aides aux initiatives étudiantes, de mener un travail conjoint sur les rythmes universitaires ou encore de réaliser des études communes sur la vie étudiante. 

Ces actions doivent s'inscrire dans le cadre de schémas directeurs de la vie étudiante. Cet accord bénéficie à plus de 1 400 000 étudiants et vise à pérenniser un grand nombre d'actions menées depuis de nombreuses années sur le terrain.

Par ailleurs, j'ai pris la décision d'être membre du CA du CNOUS et j'ai bien l'intention d'y siéger assidument et de veiller à la défense des conditions de vie étudiantes."

FAGE: La CPU est pour l'autonomie des universités mais demande une sécurisation de la masse salariale. Pouvez-vous nous définir ce qu'est l'autonomie et ce qu'elle apporte à l'enseignement supérieur ?

"Depuis la LRU et les RCE (Responsabilités et Compétences Elargies), les universités françaises sont autonomes, c'est-à-dire qu'elles gèrent elles mêmes leur budget de fonctionnement ainsi que leur masse salariale.

L'accès à l'autonomie a été pour les universités un véritable défi et même si elles ont beaucoup souffert et continuent à souffrir d'un défaut d'accompagnement, elles en ont tiré certains bénéfices. Cette autonomie budgétaire nous a conduit à voir notre avenir davantage en perspective et à penser de manière stratégique."

FAGE: Quelle est la place de la mobilité étudiante dans le parcours des étudiants, de la licence au doctorat ? Quelle plus-value ?

"L'année dernière, 31.158 étudiants français sont partis étudier dans 33 pays du monde entier, de la licence au doctorat avec Erasmus et Erasmus Mundus. C'est encore trop peu, rapporté au nombre d'étudiants qui ont choisi l'université.

La CPU préconise que tous les étudiants arrivant à bac + 5 aient passé au moins un semestre de leur parcours universitaire à l'étranger, pour nous la mobilité étudiante doit être obligatoire, tous les étudiants ayant vécu cette expérience en sont revenus transformés, ont gagné en maturité et en général savent en rentrant qui ils sont et ce qu'ils veulent devenir. 

La plupart des étudiants renoncent d'entrée à ce temps de mobilité, ignorant l'existence des nombreuses aides pour partir à l'étranger, il est vrai qu'elles restent encore souvent mal connues..."

FAGE: Quelle est pour vous la place de l'université dans le paysage de l'enseignement supérieur et plus généralement dans la société ?

"Aujourd'hui plus de 1,5 millions d'étudiants ont choisi l'université pour se former et nous avons un rôle important à jouer dans le redressement économique de la France.

Même si l'université a beaucoup changé ces dernières années en se professionnalisant notamment elle a encore beaucoup à faire pour améliorer la réussite de ses étudiants, en particulier sur le cycle licence. Dans la plupart des pays développés l'université est au coeur de la stratégie de la nation, ce qui n'est malheureusement pas le cas en France, à la CPU nous nous efforçons de corriger cela, pour nous l'université doit être une priorité nationale."

La FAGE remercie Monsieur Jean-Loup SALZMANN du temps accordé pour cet entretien

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