L'engagement en outre-mer raconté par Stéphane Manant

22/10/2021

Tu as un engagement de longue date dans la représentation étudiante à la Réunion, est-ce que tu peux expliquer ton parcours ?

Stéphane Manant

Je suis engagé depuis longtemps, j’ai commencé par un mandat au sein du CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) de la réunion en 2014, mandat pour lequel les étudiant.e.s ont renouvelé leur confiance en 2016.

J’ai pris par la même occasion la vice-présidence étudiante du CROUS, qui était un moment assez inédit car les autres organisations représentatives et syndicales n’avaient jamais «perdu» cette place. C’était aussi l’occasion pour moi de tenter ma chance sur la liste CNOUS de la FAGE, j’étais en cinquième position et par le plus grand des miracles on a réussi à avoir 5 sièges donc de 2017 à 2019 je siégeais au CNOUS (Centre National des oeuvres universitaires et scolaires) en tant que titulaire et j’allais donc régulièrement en métropole, je participais également aux événements nationaux de la FAGE et c’était vraiment une belle aventure.

À côté de ces engagement, j’ai tenté le côté plus universitaire donc de 2016 à 2018 j’étais élu à la CFVU (Commissions de la Formation et de la Vie Universitaire) et 2018 à 2020 j’ai été élu au CA de l’université de la Réunion.

En 2020 j’étais sur la liste car c’était le renouvellement de la présidence de l’université mais c’était vraiment dans une démarche d’accompagnement des nouveaux élu.e.s. 

En plus de ces nombreux engagements en 2020 j’ai été élu au CEN et nommé au CRAJEP (Comité Régional des Associations de Jeunesse et d'Éducation Populaire).

Au fond je n’ai jamais vraiment eu l’envie d’intégrer le bureau de notre fédération locale (la FER), je préférais le côté représentation, siéger dans les instances et représenter les étudiant.e.s, porter des revendications. Le volet associatif, c’est essentiel pour que le projet soit mis en place mais ce n’est pas forcément ce vers quoi je voulais m’investir. 

Pourquoi avoir choisi de s’engager dans un réseau comme celui de la FER et de la FAGE dans un contexte assez particulier comme celui de la Réunion ?

Quand je suis arrivé à l’université, j’avais entendu parler uniquement de l’UNEF, mais quelques temps plus tard on m’a contacté en me disant «tiens tu as un potentiel, tu pourrais défendre les étudiant.e.s».

Je pensais sur l’instant que c’était l’UNEF mais finalement on m’a expliqué que c’était une offre de représentation différente, l’ancêtre de la FER que j’ai accepté de découvrir, ça m’a beaucoup plu mais j’ai surtout aimé l’idée de l’alternative au monopole.

Depuis des années, les étudiant.e.s en ont un peu marre, car il n’y a pas de pluralité et aucune démarche associative. La grande force du réseau de la FAGE c’est vraiment la pluralité d’action entre la représentation et l’action associative, de projet.

Lorsqu’à la réunion je vois une association en santé, en sciences, en lettre sciences humaine, en droit éco gestion, là ça fait la jonction entre tous les milieux, tous les besoins, ça renforce la vision d’une fédération étudiante.

Selon toi, est-ce qu’il est plus compliqué pour un jeune d’avoir accès à l’engagement dans un département ou une région d’outre mer ?

Je ne pense pas que ça soit plus difficile.

Premièrement il y a parfois quelques craintes, quand tu souhaites t’engager dans une structure qui n’est pas majoritaire, où il y a tout à construire, ça peut faire peur bien sûr et ça peut sembler moins attrayant.

Ensuite il n’y a pas un accès plus compliqué à l’engagement mais je pense qu’il est différent, par exemple à la Réunion le taux de boursier est le plus important en France, à titre indicatif il y a près de 65% de boursiers qui sont à l’échelon le plus élevé alors qu’en métropole la plus grande partie est échelon 0 bis, 4 réunionnais sur 10 vivent sous le seuil de pauvreté.

Le CROUS joue donc vraiment son rôle de cohésion sociale, sans lui n’y a pas de démocratisation de l’enseignement supérieur, ça provoque donc un engagement plus important dans les questions sociales. Si on prend l’exemple des élections CROUS, il y avait plus de 25% des étudiant.e.s qui ont voté aux dernières échéances. 

Si tu pouvais dire quelque chose à un jeune qui voudrait s’engager à la réunion ou partout ailleurs, tu lui dirais quoi ?

Si je devais dire quelque chose à des jeunes d’outre mer, c’est n’ayez pas peur de vous engager au niveau local, n’ayez pas peur non plus de vous engager au niveau national. J’ai pu le faire, alors pourquoi pas vous, et comme on dit à l’université de la Réunion « Nos jeunes ont du talent », j’ai envie que des jeunes d’outre mer s’engagent et s’investissent dans la vie associative pour porter aussi la voix de ces étudiant.e.s il faut des gens comme nous.

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