Une précarisation quotidiennement renforcée du public étudiant
La pandémie a lourdement affecté les secteurs du tourisme et de la restauration où se tournaient de nombreux jeunes afin de capitaliser pendant la période estivale, de sorte à pourvoir leurs besoins sur l’année universitaire suivante. En parallèle, le système actuel de bourses sur critères sociaux doit réellement être restructuré puisque ne permet pas à l’heure actuelle de satisfaire les besoins de l’ensemble des jeunes : trop nombreux sont lésés par le système d’échelons ainsi que par l’insuffisance des montants alloués aux premiers paliers.
L’enquête IPSOS réalisée tout juste après le confinement nous mettait en garde, mais les constats sur le terrain sont sans appel : les AGORAé, épiceries sociales et solidaires, ont enregistré plus de jeunes en quelques mois que depuis leur création en 2011.
Côté logement, premier vecteur d’émancipation et de réussite chez les jeunes, le résultat est sensiblement le même. A Angers, Troyes, Strasbourg et Grenoble, les bénévoles du réseau de la FAGE ont dû s’atteler à la mise en place de dispositifs d’hébergement provisoires de sorte à pouvoir accompagner des étudiants qui se retrouvaient à dormir dehors ou dans des campings, faute de moyens ou par manque de place dans le parc locatif public.
A cela viennent s’ajouter les conditions d’enseignement particulières que connaissent et parfois subissent le corps enseignant ainsi que les étudiants.
Après avoir eu plus de 8 jeunes sur 10 déclarants que le confinement avait provoqué chez eux un décrochage dans leurs études, la dématérialisation des enseignements ne saurait résorber celui-ci. Il est nécessaire que les établissements soient dotés de moyens suffisants afin d’organiser des cours en présentiel tout en respectant les consignes sanitaires, afin que les jeunes puissent bénéficier d’une continuité pédagogique à la hauteur des enjeux que nous connaissons.
Un tout nourrissant un sentiment de profond mal-être chez les jeunes
La dynamisation de la vie de campus rendue complexeavec la situation sanitaire actuelle, corroborée au couvre-feu, empêche les jeunes de tisser du lien social. S’émanciper, se découvrir et découvrir les autres dans une société paralysée par la crise sanitaire est une situation difficile à vivre pour les étudiants.
Ce tout atteint fortement au bien-être des jeunes : pendant le confinement, 69% des étudiants déclarent avoir ressenti le besoin de se confier à quelqu’un, d’être écouté.
Se loger, se soigner et se nourrir sont des droits fondamentaux pour vivre dignement. Pourtant trop d’étudiantes et d’étudiants?en sont privés. Exiger de l’Etat qu’il garantisse ces droits à toutes et tous, est-ce trop demander ?
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