Popularisé en 1980 par Jill Radford et Diana Russell, le terme féminicide, définit comme étant « le meurtre d’une femme pour des motifs liés à son identité de femme » n’est entré qu’en 2015 dans les dictionnaires français, et n’est actuellement pas reconnu par l’Académie Française. En droit, il n’est pas considéré comme un crime, mais comme une circonstance aggravante, au même titre que les meurtres racistes et homophobes.
Invisibilisés, passés sous silence, caractérisés de “drame familial” ou encore de “crimes passionnels” dans les journaux, les féminicides connaissent cette année un réel traitement médiatique. Cette reconquête de l’espace public nous la devons notamment au collectif NousToutes, qui réalise un travail de sensibilisation sur les réseaux sociaux grâce à des Quizz, des infographies et des vidéos, mais également grâce aux collectifs qui placardent de nuit des messages féministes, révélant au grand jour la réalité de la violence masculine.
Adèle Haenel et de nombreuses victimes l’expliquent dans leurs témoignages : féminicides et violences sexistes et sexuelles sont alimentés par cette culture du viol et de la violence masculine qui persiste en France. Il est aujourd’hui nécessaire d’accepter la dure réalité si nous voulons guérir notre société de ce mal mortifère : Si l’on connait des femmes victimes de violences, on connait des hommes acteurs de violences. Et si ces agresseurs sont impunis, si aujourd’hui ce sont 136 femmes qui ont été assassinées, c’est parce que dès l’enfance on apprend aux petits garçons à être “forts”, à ne pas pleurer, à se battre et aux filles à être “gentilles, sensibles, douces”, c’est parce qu’on apprend aux adolescent.e.s qu’un “non” veut parfois dire “oui”, bafouant toute notion de consentement dans les relations affectives, c’est parce qu’on culpabilise les femmes victimes de violences et qu’on leur dit de quitter leur foyer.
Il est maintenant plus que temps d’agir pour changer de paradigme, nous devons passer d’une société du curatif à une société du préventif, en mettant en place de réelles campagnes de prévention, au même titre que la sécurité routière, tous les enfants devraient être sensibilisés à la lutte contre les discriminations, aux discriminations liées au genre, à la non-violence, au harcèlement, aux violences sexistes et sexuelles.Des formations doivent être mises en place pour que la peur change enfin de camp : professionnel.le.s prenant en charge les victimes mais aussi formations collectives pour détecter les violences.
C’est pour cela que nous vous appelons à venir nombreu.ses.x samedi 23 novembre à Paris, ou à rejoindre la marche la plus proche de votre domicile, pour dire STOP aux violences sexistes et sexuelles, pour exiger des moyens et des actes, pour que plus une victime n’ait à subir les violences de notre société patriarcale.
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