Les associations représentent
une part de plus en plus importante de l’économie française. Ce tiers secteur compte
plus d’1,8 million d’emplois, 16 millions de bénévoles et plus d’1,5 million de
structures. Face à ce poids considérable dans l’économie française (5% de la
population active) le gouvernement ne semble pas avoir pris la mesure de l’importance de ce tiers
secteur.
Aujourd’hui, les associations
sont le fer de lance de l’activité sociale et solidaire en France. Œuvrant de
plus en plus sur les terrains abandonnés par l’Etat, les petites associations
sont au cœur de l’action citoyenne, et se retrouve bien souvent à remplir des
fonctions régaliennes… sans les financements pour en assurer la pérennité et
l’efficacité.
Depuis quelques années, le
soutien aux associations périclite :
- La fin
des emplois aidés en 2017 fut un coup dur pour le milieu associatif
(70 000 emplois menacés ou supprimés à fin 2018,
l’équivalent d’un milliard d’euro de subventions indirectes supprimées pour les
associations).
- Suppression de la réserve parlementaire,
seulement partiellement reversée dans les FDVA (Fonds de Développement de la
Vie Associative) locaux : de 150 millions d’euros à seulement 50 millions
reversés.
- Les
subventions en baisse constante : de 34% des budgets des associations en
2005 à 20% en 2017, avec une baisse globale du volume des subventions versées
en 2017.
Pour répondre à cela, le secrétaire
d'Etat auprès du ministre de l'Education et de la jeunesse, Gabriel Attal,
a annoncé un plan pour « booster » le secteur associatif et assurer
la création de nouveaux emplois. Ce plan s’articule autour de l’apport de 28
millions d’euros, dans l’optique de créer 4000 postes avec un financement de 7000€
par an sur trois ans dans les territoires ruraux et quartiers prioritaires des
villes. Parmi ces 28 millions, deux millions vont être ajoutés au FDVA au
niveau national, pour soutenir la formation dans les associations.
Ces mesures, affaiblies après les coups portés par le passé au milieu
associatif, ne vont pas résoudre le problème du financement des associations.
Dans cette même interview, Gabriel Attal préconise aux associations de passer
sur un mode de financement privé, souvent plus difficile à
obtenir. In fine ce sont les plus grosses associations qui arrivent à
récupérer ces fonds, privant les petites et moyennes structures d’un
développement nécessaire pour leurs activités.
Les associations occupent de plus en plus une place de délégation de
service public informelle. Non seulement elles agissent dans les territoires
oubliés par l’Etat (territoires ruraux, quartiers prioritaires de la ville)
mais elles sont aussi souvent en première ligne, sur le terrain, auprès des
populations vulnérables ou en difficulté.
Au vu de cette position au
sein de la société, et au vu du travail énorme qu’accomplissent au quotidien
les associations, le gouvernement devrait revoir son plan à la hausse pour
soutenir le réel effort de ces structures solidaires à travers le territoire.
Au sein du milieu étudiant, ces dernières sont le cœur même de la vie
universitaire et sociale pour les jeunes, et ce sur tous les campus. En
proposant un plan aussi léger, le gouvernement complique le développement de
ces structures et rend de facto leurs
missions plus difficiles à accomplir.
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