Réforme Master : des progrès sont encore à construire

21/08/2019

Le 24 décembre 2016 actait un changement profond pour la poursuite d’étude en master et l’inscription de ce diplôme dans le système Licence-Master-Doctorat. En effetcette réforme a acté le cycle master comme un cycle de deux ans supprimant la possibilité de sélection entre le master 1 et le master 2 et ancrant ainsi véritablement le master comme un cycle.

Par ailleurs, cette réforme inscrivait aussi le droit à la poursuite d’étude, indiquant que chaque étudiant ayant validé une licence a, de droit, accès à un master à partir du moment où il en fait la demande. 

Cette réforme permettait par ailleurs à certains masters de déroger à la règle de la non sélection entre le master 1 et le master 2 uniquement le temps de mettre en place cette réforme qui pour les filières de droit et de psychologie posaient quelques problèmes d’adaptation.

2 ans après, l’application de cette loi est loin d’être satisfaisante. En effet, même si la liste des masters dérogatoires a été réduite, celle-ci existe encore et par conséquent la sélection entre la première et la deuxième année est encore effective dans certains masters. 

Autre conséquence, la diminution des capacités d’accueil dans certains masters lors de la mise en place de la réforme. Certains masters ont en effet diminué drastiquement leurs capacités d’accueil mettant à mal la poursuite d’étude de nombreux licenciés eu sein de leurs établissements, augmentant la sélection à l’entrée des masters et obligeant certains étudiants à étudier dans un autre établissement. La mise en place de la loi master ne doit pas être la conséquence d’une diminution des capacités d’accueil.

Autre élément mettant à mal cette réforme : l’harmonisation des inscriptions en master. En effet, même si beaucoup de procédures se sont standardisé avec la plateforme e-candidat, encore beaucoup trop de masters ont des périodes de candidatures et des périodes pour rendre leurs réponses trop disparates. Ces différences entre les périodes de candidatures amènent certains étudiants à s’inscrire dans un master et à recevoir à postériori une acceptation plusieurs mois plus tard dans un autre master qu’ils auraient privilégié. Il est plus que nécessaire qu’une harmonisation plus accrue des périodes d’inscription soit mise en place.

Enfin, le droit à la poursuite d’étude n’est aujourd’hui pas respecté dans toutes les filières. En effet après 2 refus dans un master, un étudiant peu solliciter le rectorat et celui-ci se doit de lui faire une proposition d’admission dans une formation du deuxième cycle correspondant à son parcours et à son projet professionnel. 

Malheureusement, le rectorat n’a pas la possibilité aujourd’hui d’obliger une université à inscrire un étudiant en master. Le rectorat se retrouve donc subordonné au bon vouloir des universités pour proposer des places aux étudiants ayant validé leur licence et n’ayant pas été accepté dans les masters de leur choix. Pire encore, dans certaines disciplines notamment les masters de psychologie, les rectorats ne sont pas en capacité de faire des propositions faute de places dans les masters.

Une évaluation du droit à la poursuite d’étude doit être effectuée durant le dernier trimestre 2019 par le Haut Conseil d’Évaluation de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (HCERES) et la FAGE sera intransigeante sur la tenue de cette évaluation et sur l’application effective du droit à la poursuite d’étude.

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