Focus - Les étudiants internationaux

21/08/2019

Le 15 novembre 2018, le Premier Ministre annonçait qu’à compter de la rentrée 2019, un plan d’envergure pour attirer les étudiants internationaux en France serait mis en œuvre. Parmi les mesures, l’une des plus controversées concerne l’augmentation des frais d’inscription des étudiants non-communautaires.

Ainsi, selon l’arrêté du 21 avril 2019, dès cette rentrée, dans les universités qui ne mettront pas en place d’exonérations, les étudiants concernés par cette mesure payeront : 

  • 2770 euros pour une année de licence 
  • 3770 euros pour une année de master 

Soit une multiplication par 15 des frais d’inscriptions par rapport à 2018

La FAGE s’est, depuis la première annonce, fermement opposée à cette augmentation qu’elle juge injuste, incohérente, inutile et discriminante. Elle s’est donc mobilisée à plusieurs reprises et a su participer à l’ensemble des discussions ouvertes afin de proposer un modèle plus juste et plus performant, en vain.

Pourquoi cibler prioritairement les étudiants internationaux, alors même que ceux-ci représentent 67% des bénéficiaires des épiceries sociales et solidaires AGORAé, donc ont un reste à vivre inférieur à 7,50 euros ? La FAGE considère qu’ils doivent avoir les mêmes droits et même davantage d’accompagnement pour faire leurs études en France.

La FAGE s’est systématiquement opposée à l’augmentation des frais d’inscription dans l’enseignement supérieur car elle entraîne une reproduction des déterminismes sociaux et empêche la démocratisation effective de l’enseignement supérieur et l’élévation globale du niveau de qualification dans la société. La FAGE n’a eu de cesse de rappeler que l’investissement dans l’enseignement supérieur paie, y compris pour les étudiants internationaux : selon un rapport de Campus France d’octobre 2018, si les étudiants internationaux coûtent à l’État 3 milliards d’euros, ils apportent 4,65 milliards à l’économie nationale.

Enfin, ce n’est pas aux étudiants de contribuer au sous-financement de l’enseignement supérieur par l’État. L’investissement de l’État et l’utilisation des ressources de la formation continue sont des leviers bien plus forts de financement de notre système d’ESR, alors que l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants internationaux ne favorisera que certains établissements réputés, en particulier parisiens.

Grâce à l’action des élus du réseau de la FAGE, plusieurs universités ont voté des motions d’exonération pour les étudiants internationaux. Le réseau de la FAGE a poussé pour obtenir des exonérations sur l’ensemble du cycle concerné, et non pas que sur l’année universitaire 2019-2020 afin d’éviter tout risque d’abandon en cours de cycle pour manque de moyens financiers.

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