Conformément à l’annonce du
premier ministre de décembre 2018, cet arrêté fixe l’augmentation des droits
d’inscription pour les étudiants non ressortissants de l’Union Européenne, ne
provenant pas d’un pays ayant conclu un accord avec la France, n’étant pas
établis durablement en France...
Ces étudiants s’inscrivant dans
pour la première fois dans un cycle de licence ou de master devront donc
s’acquitter de droits 15 fois supérieurs aux droits que paieront les étudiants
français, à savoir 1 770 euros pour une année de licence et 3 770 euros pour
une année de master.
La FAGE s’est, depuis la première
annonce, fermement opposée à cette augmentation qu’elle juge injuste,
incohérente, inutile et discriminante. Elle s’est donc mobilisée à plusieurs
reprises, et a su participer à l’ensemble des discussions ouvertes afin de
proposer un modèle plus juste et plus performant, en vain. L'annonce de cette
politique de différenciation était accompagnée d’une politique d’exonération
d’une part du ministère des affaires étrangères mais également par les
universités.
Le nombre des bourses qui peuvent
être accordées par le Ministères des affaires étrangères a donc été fixé à 14 000
jusqu’à l’année 2020-2021, ce qui reste faible comparé au nombre d’étudiants
internationaux accueillis aujourd’hui en France et bien loin d’être suffisant
pour atteindre l’objectif ambitieux fixé par le gouvernement d’accueillir un
demi-million d’étudiant internationaux en 2027.
Par ailleurs, les universités ont
reçu, de la part du ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de
l’innovation, une note accompagnée d’une fiche technique, afin de les inciter à
mettre en place et à établir leur stratégie en matière d’exonération. Aussi une
liste comportant différents critères, comme la promotion de la francophonie, la
promotion d’une filière, le positionnement stratégique en matière de formation
et de recherche de l’établissement peuvent être pris en compte par les
commissions d’exonération.
De ce fait, les universités sont
actuellement en train de faire voter dans leurs conseils d’administration des
motions d’exonération. A chaque université sa manière d’exonérer. La fiche
pratique envoyée par le ministère mentionne également la possibilité d’entrer
dans une vraie logique d’exonération sur un cycle universitaire et non
simplement une première année. Malheureusement c’est une information dont très
peu d’universités ont su se saisir à l’heure actuelle.
Si la grande majorité des
universités, ayant pour le moment fait passer ce genre de motion dans leurs
conseils, prévoient une exonération de tous les étudiants internationaux et sur
toutes les formations, cette exonération ne s’effectuera que sur l’année
2019-2020. L’exonération sur une seule année entraine des conséquences
inconcevables pour les étudiants car s’ils viennent étudier en France la
première année, ils n’ont aucune garantie de pouvoir poursuivre leurs études
les années suivantes car ils ne sauront pas s’ils seront exonérés sur le reste
de leur cursus.
Des déboires encore plus
inquiétants planent aujourd’hui sur ces exonérations. Certaines universités
exonèreront l’intégralité des étudiants internationaux l’année année 2019 –
2020, mais mettront en place des commissions d’exonération, où des critères
encore plus restrictifs seront pris en compte. La crainte de voir les
universités discriminer plus ardemment les étudiants internationaux sur des
critères tels que la localisation géographique, ou encore sur une filière
particulière est réelle. La FAGE ne saura tolérer la mise en place de critères
d’exonération des étudiants internationaux, l’université doit être accessible
pour tous et de la même manière.
Pour l’heure, plusieurs universités
n’ont pas encore mis en place l’exonération des étudiants internationaux et la
crainte de voir cette réforme ancrer encore plus les étudiants dans la
précarité est incontestable. Par ailleurs c’est également le nombre d’étudiants
internationaux accueillis par la France l’année prochaine qui est en danger, la
richesse de nos universités résident également par la diversité des publics et
cette augmentation des droits d’inscription vient entacher grandement les
valeurs de notre système éducatif.
La FAGE alerte les universités
sur l’urgence de tenir leurs engagements, pris à la suite de cette annonce et de
concrétiser l’exonération automatique de tous les étudiants internationaux
extracommunautaires sur l’intégralité du cycle d’études envisagé.
Nous suivre sur