Le 16 janvier dernier, Gabriel
Attal secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education Nationale a annoncé
le décor de la phase de préfiguration du SNU. Cette annonce vient définir une
phase qui se déroulera la deuxième quinzaine de Juin 2019 pour environ 3 000
jeunes appelés sous la base du volontariat. Aujourd’hui 13 départements (un
dans chaque région) ont été désigné pour la première année de mise en place de
ce Service National. La volonté du gouvernement est d’avoir un panel de 3 000
jeunes représentant l’ensemble du public existant (apprenti, jeune décrocheur,
jeune scolarisé, jeune en situation de handicap...). La première phase sera
sujette à une mobilité géographique, ainsi, les jeunes ne réaliseront pas leur
service dans le département où ils habitent. Ils seront hébergés dans
différentes structures d’accueil (internats, bâtiments dépendant du ministère des armées, centres de
formation...).
La FAGE s’inquiète des dernières annonces
notamment vis à vis de la description du déroulé de la première phase. En
effet, chaque jeune se verra remettre un trousseau avec un uniforme. Au niveau
de l’encadrement, différents éléments sont inquiétants. Tout d’abord, les
jeunes seront encadrés par des tuteurs eux même encadrés par des encadrants
plus expérimentés. Les armées seront mobilisés pour former les encadrants comme
des titulaires du BAFA ou des éducateurs spécialisés par exemple. Elles
participeront à l‘encadrement global du séjour et à un certain nombre de modules
de formation.
Au-delà du fait qu’un tel dispositif vient
déformer le rôle des animateurs BAFA, le gouvernement s’était engagé à réduire
au maximum la portée militaire du dispositif. Pour autant cette dernière est
omniprésente autant dans son cadre que dans son contenu. En effet, chaque
journée commencera par un salut au drapeau et le chant de l’hymne national.
Sous couvert d’adhésion aux valeurs républicaines et de mixité sociale, le
gouvernement nous propose aujourd’hui un projet se rapprochant d’un service
militaire.
Pour ce qui est de la deuxième phase d’engagement
obligatoire les jeunes seront accueillis entre juillet 2019 et juin 2020
pendant 15 jours étalés ou regroupés auprès d’association, de collectivité ou
de corps en uniforme. Encore une fois la question des corps armées est mise en
avant. La FAGE s’est toujours positionnée en défaveur d’une phase d‘engagement
obligatoire du fait du risque de dénaturation du sens même de l’engagement. A
la suite de cette première année de préfiguration aura lieu une phase
d’évaluation du dispositif. L’évaluation d’un dispositif de volontariat pour à
terme le rendre obligatoire pose la question du biais de cette dernière.
Il faut ainsi rappeler que même si les objectifs de
mixité sociale, de sensibilisation à l’engagement, ou encore de formation sur
le fonctionnement de notre système de santé par exemple sont partagés, le
contenu et la forme ne sont, pour la FAGE, pas adéquats. A l’heure où
l’éducation nationale, l’enseignement supérieur ou encore le financement des
associations auraient besoin d’un renforcement de leur financement le
gouvernement décide de porter un dispositif coûtant un milliard sept-cents
millions d‘euros plutôt que de soutenir les actions du service public déjà
existantes.
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