Malgré la
promesse du ministre Blanquer lors de sa nomination de ne pas réformer l'école,
lors du CSE du 15 octobre dernier le projet de loi portant sur "l'école de
la confiance" a été présenté. Ce projet de loi vise deux grands objectifs
: améliorer le niveau général des élèves et instaurer davantage de justice
sociale à l'école. Pour autant, dans les faits les moyens proposés amènent à
s’interroger sur bien des points de cette réforme.
En effet, un volet du projet
prévoit un certain nombre de changements dans la formation des enseignants du
secondaire et des professeurs d’école. Aujourd’hui la responsabilité de la
formation des futurs professeurs et enseignants est attribuée aux ESPE. Ces
écoles regroupées par académie sont rattachées aux universités et permettent
une répartition des étudiants stagiaires sur un territoire. Si la FAGE souligne
l’importance d’une coordination nationale dans la politique de formation des
enseignants, celle-ci ne peut justifier la disparition de démocratie et le
passage d’un système où le directeur est élu à un système où il est nommé.
Par ailleurs le contrat de
mission éducative proposé dans ce projet de loi peine à remplir les fonctions
qu’on ne saurait lui incomber. S’il est plus que nécessaire aujourd’hui de
susciter la vocation d’enseignement dès le début des études supérieures, il
faut aussi prendre en considération une réalité de terrain. Un accompagnement
serait nécessaire à un étudiant en deuxième année de licence tant sur le fond
et les bases de la pédagogie que dans la forme. Nous ne cesserons de répéter
combien il est difficile aujourd’hui pour un étudiant de s’investir dans un
mi-temps sans délaisser une partie de ses études.
S’il est évident que ces contrats
de mission éducative doivent s’inscrire dans la formation d’un étudiant, ils ne
sont en aucun cas un moyen de pallier le manque d’enseignants et de professeurs
des écoles ou encore la diminution du nombre de places ouvertes sur les
concours CAPES/CRPE/CAPEPS. L’école de la confiance nécessite des moyens à la
hauteur de ses objectifs.
A l’heure où le gouvernement
annonce une diminution de 2 650 postes dans les collèges et les lycées, la FAGE
ne peut accepter de voir que l’éducation est encore une cible pour réduire la
dépense de l’Etat. Ces annonces vont grandement participer à diminuer la
qualité des conditions de travail et d’enseignement dans les établissements. A
l’heure ou notre système éducatif ne répond plus aux objectifs fixés, et où les
équipes pédagogiques atteignent déjà des plafonds d’heures supplémentaires trop
importants, il est du devoir du gouvernement d’investir grandement dans notre
système éducatif.
Aussi l’absence de concertation
en amont de l’élaboration du projet ainsi que les nombreuses difficultés
soulevées ont contraint la FAGE à s’opposer à ce projet lors de sa présentation
au CSE et au CNESER. L’école de la confiance se doit d’être construite avec les
acteurs qui la concerne.
De plus, cette année sera
l’occasion d’avancer sur le chantier de la réforme du concours du CAPES,
CAPEPS, CRPE. La FAGE dénonce depuis des années l’incohérence d’un système où
la formation des futurs enseignants se résume à du bachotage, et demande la
mise en place d’une réelle formation à la pédagogie, sur un véritable cycle de
4 semestres en master. La FAGE sera donc force de propositions concrètes sur le
sujet.
Enfin, à l’aube de l’ouverture
des concertations sur le
cadre règlementaire de la formation des enseignants, la FAGE sera attentive à
ce que le gouvernement soit à l’écoute des premiers concernés.
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