Certains pays du Nord de l’Europe considèrent que
l’enseignement supérieur est un droit et non un privilège. Le Danemark, la
Finlande et la Suède exemptent totalement de frais d’inscription les étudiants
et considèrent que l’Etat devrait fournir à ses citoyens un accès gratuit à
l’enseignement supérieur pour favoriser l’égalité des chances et l’équité
sociale.
D’autres Etats, à l’inverse financent de façon
très importante l’enseignement supérieur par les frais d’inscription. C’est par
exemple le cas du Royaume-Uni dont les frais d’inscription peuvent atteindre
12 000 euros par an lors du premier cycle et encore davantage pour le
deuxième cycle et couvrent près de la moitié du budget des établissements
d’enseignement supérieur selon une étude du Parlement européen de 2015. Au Royaume-Uni, le paiement des frais d’inscription peut être effectué après
l’obtention du diplôme pour les familles à faibles revenus. La FAGE s’oppose à
ces frais d’inscription très élevés qui ne sont pas un gage de qualité de
l’enseignement supérieur anglais : les établissements qui font payer les
frais d’inscription les plus élevés ne sont pas ceux qui accompagnent le mieux
les étudiants. Ce système pèse surtout fortement sur les familles et crée un
endettement précoce alors que le jeune n’est pas encore entré dans le monde
professionnel.
D’autres Etats offrent des places gratuites dans
les établissements aux étudiants ayant obtenu de bons résultats et font payer
des frais d’inscription à ceux ayant des résultats académiques plus faibles.
C’est le cas de la Lituanie ou de la Slovénie. La FAGE s’oppose à cette
pratique car elle est discriminatoire en ce qu’elle empêche toujours les mêmes
catégories sociales défavorisées d’accéder à l’enseignement supérieur. En ce
sens, ce système ne permet pas à l’enseignement supérieur d’être ouvert à tous
et la seule solution pour la FAGE reste la gratuité de l’enseignement
supérieur.
Enfin, d’autres pays ont décidé de diminuer leurs
frais d’inscription ces dernières années. Par exemple, l’Allemagne avait
commencé à introduire des frais de scolarité élevés en 2007 dans ses Ländern.
Mais cette pratique a progressivement été abandonnée ces dernières années et
jusqu’en 2017, l’enseignement était gratuit dans toute l’Allemagne.
Pourtant, à compter de la rentrée 2017, dans la
région du Bade-Wurtemberg allemand, les étudiants internationaux non-européens
ont commencé à payer des frais d’inscription plus élevés que les étudiants
résidents de l’Union européenne. Cette augmentation sert à diminuer le déficit
de l’Etat. L’ESU a condamné cette pratique qui se développe également en
Belgique francophone ou même en Ecosse. Elle va à l’encontre de l’inclusion de
toutes et tous dans l’enseignement supérieur et de l’égalité envers les
étudiants internationaux qui sont souvent défavorisés lorsqu’ils arrivent en
Europe pour y étudier.
La FAGE a réaffirmé son opposition à
l’augmentation des frais d’inscription pour toutes les catégorie d’étudiants,
notamment les étudiants internationaux, en juin 2018. Elle travaille avec l’ESU
pour promouvoir la gratuité de l’enseignement supérieur pour toutes et tous
partout en Europe.
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