Le 16 octobre s’est déroulé le remaniement du
gouvernement. Ce remaniement a présenté la nomination de Gabriel Attal en tant
que secrétaire d’Etat en charge de la jeunesse auprès du ministère de
l’Education Nationale et de la Jeunesse. Le dossier prioritaire que va devoir
gérer le secrétariat d’Etat va être celui de la fin des concertations et de la
mise en place du Service National Universel.
Même si la FAGE partage les constats autour de la
volonté de développement de la mixité sociale, d’épanouissement de la jeunesse
à travers l’engagement ou encore de la réponse à la problématique d’accès aux
droits, elle s’oppose à la philosophie défendue par le biais de ce service
national.
La phase 1.1 du dispositif présenté actuellement
correspond à 15 jours obligatoires, en internat. Même si le contenu se
rapproche de la proposition de la FAGE sur l’allongement de la Journée Défense
et Citoyenneté en une semaine de la Défense et de la Citoyenneté, l’obligation
d’internat et l’inscription dans le dispositif SNU ne peut, pour la FAGE,
remplir les objectifs fixés. Cette crainte s’explique sur plusieurs aspects. En
premier lieu, la pluralité d’acteurs de cette phase, mis en avant par le
gouvernement, ne répond pas à la diversité des publics. Dans une logique
d’accès aux droits par exemple, ne pas faire intervenir les réseaux
d’information jeunesse est une erreur importante. De plus, cette phase
d’internat de 15 jours risque plus d’accroitre les clivages sociaux plutôt que
de réellement créer une cohésion nationale.
En outre, l’investissement massif du gouvernement
sur un projet paternaliste et poussant les jeunes vers une obligation
d’engagement portée par la phase 1.2 du projet ne correspond pas aux valeurs du
réseau de la FAGE.
Cet investissement pourrait être fléché tout
autrement afin de répondre aux mêmes enjeux. Tout d’abord, la mise en place de
ce service national démontre un échec de notre système éducatif. Cet échec
nécessiterait un renforcement de ses moyens mais plus encore une réforme en
profondeur de son système de financement. Par ailleurs, l’engagement de l’Etat
doit se concentrer sur l’apprentissage non formel des jeunes. Si nous
souhaitons créer une société d’engagement, il est indispensable de sortir d’une
vision purement scolaire de l’apprentissage mais de bien réfléchir au
développement personnel de chaque citoyen. Ce développement personnel ne pourra
se traduire que par une pédagogie centrée sur l’apprenant nécessitant une
certaine refonte des méthodes pédagogiques employées.
Dans un second temps, l’investissement massif
autour du volontariat en service civique présenté au sein du projet de loi
finance 2019 soulève des éléments de craintes. En effet, à la suite de la
suppression des contrats aidés, les acteurs de la vie associative se sont vu
perdre des moyens humains impactant négativement leur stabilité. Même si la
FAGE partage la volonté de réduire la précarisation de l’emploi, il est
primordial d’éviter que le volontariat en service civique ne vienne en
remplacement de ces contrats.La
généralisation du service civique ne doit pas ramener le débat autour de
l’obligation d’engagement mais bien de permettre aux agences de mieux
communiquer sur les différentes missions afin d’accompagner les jeunes à
trouver leur place dans la société.
Pour finir, il est important de réinvestir auprès
des régions et des collectivités territoriales. D’une part, le manque d’accès
au droit est un frein notable à l’émancipation des jeunes. Ce frein doit être
palier par un investissement régional dans les réseaux d’informations jeunesse
(CRIJ, BIJ, PIJ, etc…) pouvant permettre en outre de mieux coordonner leurs
actions. Mais également, l’investissement auprès des collectivités
territoriales dans les temps périscolaires nous semble primordial. Les temps
périscolaires, tels qu’au sein des centres aérés, des clubs de sport ou encore
au niveau des colonies de vacances, sont primordiaux pour permettre dès le plus
jeune âge une réelle mixité.
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