A la suite de la remise du rapport de Céline
Calvez et Régis Marcon, Jean-Michel Blanquer a pu présenter ses propositions
pour la réforme de la voie professionnelle du baccalauréat. A partir de la
rentrée 2019, le cycle professionnel au lycée se verra donc profondément
modifié.
Cette réforme vient s'ajouter à deux autres
chantiers lancés par le gouvernement : la réforme du baccalauréat général et la
réforme de le formation professionnelle. La FAGE ne peut que dénoncer le manque
de coordination entre ces chantiers, pourtant primordiale. Il était nécessaire
pour notre organisation de réformer ensemble les trois voies du lycée afin de
créer un lycée commun et de tendre vers un fonctionnement favorisant la mixité
sociale. La FAGE continuera cependant à militer pour le développement des
Lycées Polyvalents sur les territoires, qui, études à l'appui, favorise la
réussite de toutes et tous. Par ailleurs, l'absence de lien avec la réforme de
la formation professionnelle ajoute au manque de cohérence de ces différentes
mesures.
Ainsi, à
la rentrée 2019, la seconde professionnelle sera organisée en une quinzaine de
"familles des métiers", regroupant plusieurs spécialités du
baccalauréat professionnel. Nous ne pouvons que soutenir cette première mesure,
favorisant une orientation et une spécialisation progressives. Elle doit
cependant être accompagnée de moyens importants sur l'accompagnement des jeunes
quant à leur choix d'orientation et de construction de leur parcours.La question de l'accompagnement se pose
également pour une deuxième proposition de la réforme : les modules
"Insertion professionnelle" et "Poursuite d'études" qui
seront à choisir en classe de Terminale.Nous partageons un constat : les bacheliers professionnels se voient
souvent fermer les portes des formations sélectives dans l'enseignement
supérieur et ont des taux de réussite très faibles sur les premières années. La
réforme du Plan Etudiants apporte une première réponse avec la mise en place
des Parcours d'Accompagnement Personnalisés. Cependant, il était nécessaire de
repenser et de renforcer l'accompagnement et les politiques d'orientation au
lycée. Si ces modules peuvent être une réponse intéressante, il ne faut en
aucun cas qu'ils cloisonnent les possibilités des lycéens, de plus,
l'accompagnement sur leur choix est primordial.
De plus, le ministère a la volonté de faire
émerger au moins 3 "Campus des métiers" par région d'ici 2022. Les
"campus des métiers", lieux de convergence avec le monde
socio-économique, l'apprentissage et les enseignements sont des vrais atouts de
valorisation de nos formations, mais permettent également de développer une
approche de formation tout au long de la vie. Il est cependant inquiétant de
voir l'absence des formations dites "non professionnalisantes" dans
ces campus ainsi que le manque de place laissée à nos universités. Si nous
voulons aboutir à un système cohérent tout au long de la vie des individus, il
est fondamental d'intégrer l'ensemble des acteurs de la formation, initiale
comme continue, à ces campus. Cette réforme met également en avant la
possibilité pour chaque lycée professionnel d'avoir un CFA de proximité, afin
de développer l'apprentissage. Cependant, en mettant cette proposition en
exergue avec le projet de loi "Pour la liberté de choisir son avenir
professionnel" cela semble irréalisable. En effet, la nouvelle forme de
financement des Centres de Formation en Apprentissage (par contrats) risque à
long terme de faire disparaître les CFA ruraux.
La réforme proposée ici est cohérente et
s'inscrit dans une logique de rendre plus attractive la filière
professionnelle, tout en favorisant la réussite de chacun. Cependant, sans un
financement conséquent, elle ne pourra pas répondre de ses objectifs. Par
ailleurs, nous observons une nouvelle fois un manque de liens et de cohérence
important entre les différentes réformes menées. Il est urgent de travailler
sur la cohérence des objectifs que les ministères de ce Gouvernement se fixent.
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