La
Contribution Vie Étudiante et de Campus (CVEC) est une contribution que chaque
étudiant inscrit en formation initiale dans l’enseignement supérieur devra
payer dès la rentrée prochaine au moment de s’inscrire dans l’enseignement supérieur.
D’un montant de 90€ elle permettra aux établissements de renforcer les services
destinés aux étudiants sur le champ de la médecine préventive, de la culture,
du sport ou encore du soutien aux initiatives portées par les étudiants.
Dès le 1er
juillet, les étudiants devront donc se rendre sur la plateforme cvec.etudiant.gouv.fr
pour s’acquitter de la CVEC. Les étudiants boursiers, réfugiés et demandeurs d’asile
seront exonérés du paiement de cette contribution.
Accompagner le développement de services, renforcer la
vie étudiante dans les établissements, participer à l'épanouissement et à
l'émancipation sociale de chaque étudiant : ces mesures semblent
ambitieuses pour replacer l’expérience de vie étudiante au cœur du parcours
académique. Mais derrière cette ambition se cache des écueils que la FAGE
dénonce.
Si la CVEC représente de prime abord un coût supplémentaire
pour les étudiants, elle apparait cependant dans la même temporalité que la
suppression de la cotisation au régime de sécurité social étudiant de 217€.
Opération au final bénéfique pour le portefeuille de millions d’étudiants dès
la rentrée prochaine, la fin du régime délégué apporte également une nouvelle
ambition pour la santé des jeunes et aura un impact non négligeable pour le
portefeuille étudiant. Si l’économie est réelle pour la grande majorité des
étudiants, certains d’entre eux seront néanmoins pénalisés par la création de
cette contribution puisqu’ils n’étaient pas assujettis au paiement des 217€ de
la cotisation sécurité sociale. C’est le cas des étudiants de moins de 20 ans
ou encore des externes et internes des filières de santé.
A l'échelle de la validation d'une licence en trois ans,
un jeune qui commencerait ses études à 18 ans n'aurait une perte que de 5 euros
de pouvoir d'achat au total.
Au-delà de ces angles morts non négligeables, la FAGE est
particulièrement vigilante quant à la répartition de ces fonds au sein des
établissements d’enseignement supérieur et des CROUS. Si les fonds nouveaux
dont ils bénéficieront devraient être alloués uniquement à la vie étudiante, il
n’est pour l’heure pas garanti que leur utilisation sera équitable selon les
services. Une limite majeure quand on sait que bon nombre de services étudiants
sont en difficulté budgétaire régulière et ne sauraient supporter une baisse de
leur dotation. La FAGE demande à ce titre un cadrage minimal de nouveaux fonds alloués
par la CVEC. Ce cadrage est primordial puisqu’il représente la garantie pour
les étudiants d’une utilisation raisonnée de leur argent pour chacun des
services tout en laissant aux établissements une part de la contribution non
fléchée pour répondre aux besoins spécifiques des territoires.
De surcroit, la répartition de la
contribution doit tenir compte du maillage territorial des établissements
d'enseignement supérieur. En effet, les sites délocalisés, souvent loin des
métropoles, doivent pouvoir bénéficier pleinement de services ou
conventionnements garantis par le paiement de la contribution. Les formations
paramédicales sont notamment concernées. La FAGE n'acceptera pas que ces
étudiants déjà pénalisés par le manque d'infrastructures et de services de vie
étudiante de proximité se retrouvent sans une politique ambitieuse et concrète
de développement de la vie étudiante. A ce titre, les CROUS doivent jouer un
rôle central dans l'accompagnement de ces sites isolés.
Enfin, la contribution
vie étudiante ne saurait être utilisée sans les étudiants eux-mêmes, c’est
pourquoi la FAGE demande que les étudiants au sein des établissements puissent
avoir majoritairement un droit de décision sur l’utilisation de ces fonds.
L'argent des étudiants destiné à la vie étudiante ne saurait être utilisé pour
d'autres emplois.
Si la
Contribution Vie Étudiante et de Campus représente donc une opportunité unique
de renforcer durablement les services de vie étudiante, souvent parent pauvre
des budgets universitaires, la FAGE réaffirme l’impérieuse nécessité de traiter
tous les étudiants de manière équitable et de les associer dans la définition
de son utilisation au sein des établissements pour assurer une vie étudiante
qui corresponde toujours plus aux besoins des usagers. L'augmentation du
pouvoir d'achat étudiant est nécessaire pour combattre la précarité étudiante,
la FAGE demande à l'Etat de poursuivre sa réforme des aides sociales pour
qu'aucun étudiant ne soit lésé par la création de ce nouveau dispositif.
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