Mais, malgré la campagne de
désinformation, les étudiants ne sont pas dupes : le Plan Étudiants n’est pas
la réforme de la sélection ! Nos Universités font face à une augmentation
démographique sans précédent et non anticipée et cela se traduit par un manque
de places et donc une sélection qui sévit depuis plus de cinq ans dans les
filières les plus demandées. Le Plan Étudiants apporte des réponses et des
financements à cette problématique.
Depuis le début des
négociations en septembre 2017, la FAGE tient une ligne claire et ferme : Il
faut permettre à tous les jeunes désireux d’étudier de pouvoir accéder et
réussir dans les études supérieures et dans une formation de leur choix. Grâce
à notre action, le Plan Étudiants ne crée pas de nouvelle sélection, au contraire
il cherche à la combattre.
Cette idéologie de la
démocratisation est inscrite au plus profond de l’ADN de la FAGE, et les
étudiants de notre pays y sont très attachés. Une récente étude vient d’ailleurs lui donner à nouveau
toute sa légitimé. En effet, à l’horizon 2030, notre pays va manquer d’1,5
million de salariés qualifiés dans l’économie. De plus, la France pourrait
également être en situation de détenir un socle de travailleurs à qualification
peu élevée bien supérieur à ce que l’économie peut absorber. Alors que le
chômage des jeunes frôle toujours les 25%, on comprend bien l’impératif de la
démocratisation de l’accès et de la réussite dans les études supérieures, un
enjeu tant social qu’économique pour la France. Il y a également un enjeu d’émancipation
intellectuelle et d’insertion sociale pour les nouvelles générations. C’est
ainsi qu’ouvrir grand les portes de l’Université ne suffit pas : il faut
permettre la réussite de tous et combattre le taux d’échec massif en Licence
qui occasionne un gâchis humain extraordinaire.
L’approche doit donc être
quantitative (plus de places) et qualitative (une meilleure réussite). C’est ce
que la FAGE a réussi à porter et revendiquer au sein du Plan Étudiants : plus
d’orientation au lycée, une personnalisation des parcours et le développement
des innovations pédagogiques, etc. Comme on ne peut pas dissocier la réussite
étudiante des conditions de vie et d’études, la FAGE a également obtenu des
avancées substantielles, à l’instar de la suppression du régime délégué et
défaillant de sécurité sociale étudiante, le développement d’une véritable
politique de vie étudiante financée, l’ouverture de travaux sur la refonte des
aides sociales et la généralisation des régimes spéciaux d’études dans tous les
établissements de formation.
Les avancées sont notables en
de nombreux points, est-ce pour autant que la réforme enclenchée par le
gouvernement est parfaite ? Loin de là. On ne peut correctement réformer
l’Université en un an seulement. Mais les rapports de la CNIL et du Conseil
d’Etat suite au naufrage d’APB et du recours au tirage au sort ont rendu le
statu quo impossible. Dès lors il fallait œuvrer pour trouver des solutions
rapidement, quitte à ce qu’elles soient en partie transitoires, pour faire en
sorte que la génération du baccalauréat 2018 ne se retrouve pas sur le carreau.
Ainsi, la plateforme
ParcourSup présente de nombreux défauts, dans sa conception et ses outils.
Demander plusieurs « lettres de motivation » à un candidat sans un soutien
adapté du lycée n’est pas pertinent. La plateforme est fonctionnelle, mais les
modalités de classement des candidatures et la confusion qu’elle opère avec les
parcours d’accompagnement (le « Oui si ») poussent la FAGE à demander un bilan
et une remise à plat de la plateforme dès le mois de septembre prochain.
Sur le volet du financement,
la FAGE s’est mobilisée depuis la campagne présidentielle pour faire de
l’enseignement supérieur et de la recherche une priorité pour notre pays. Cette
priorité doit se traduire par un investissement massif. La FAGE revendique
l’augmentation du budget d’un milliard d’euros par an pour atteindre les
objectifs fixés par la StraNES (Stratégie Nationale de l’ESR). Par une
mobilisation sur le sujet, la FAGE a obtenu une augmentation de 700 millions
sur le projet de loi de finances 2018 et le financement de la réforme à hauteur
de 950 millions d’euros sur 5 ans. Ce financement reste cependant insuffisant
et la FAGE a continué d’exiger des investissements supplémentaires. Par le
dialogue et la négociation intransigeante, la FAGE a obtenu l’engagement de 35
millions d’euros supplémentaires pour la rentrée 2018 dont 8 millions pour les
parcours d’accompagnement.
La Ministre Frédérique Vidal
a pris un engagement clair devant les étudiants et la FAGE entend bien le lui
faire respecter : chaque candidat néo-bachelier doit pouvoir s’inscrire dans
une formation de son choix dès la rentrée 2018. Pour y parvenir, force est de
constater que le compte n’y est toujours pas.
La FAGE demande la création
d’un droit opposable à la mobilité, s’accompagnant d’une aide financière et
d’un accompagnement, pour permettre à chaque jeune qui ne pourrait s’inscrire
dans une licence universitaire de son choix faute de place, de pouvoir
s’inscrire dans un autre établissement où cette formation ne serait pas en
tension.
Pour garantir l’effectivité
des dispositifs visant à augmenter la réussite et pour créer suffisamment de
places dans les formations en tension et dans les STS et IUT, il est urgent, à
la lumière des données de ParcourSup, d’ouvrir avant l’été une nouvelle
séquence d’investissement. La FAGE demande au Gouvernement et au Premier
Ministre de recevoir les partenaires sociaux, de dresser l’inventaire des
besoins en termes de places et de postes d’ATER pour assurer une place et les
mêmes chances de réussite dans les études supérieures pour tous les jeunes
souhaitant y accéder.
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