La FAGE,
attachée à l’objectif d’élever le niveau de qualification des nouvelles
générations, porte le souhait de rénover notre système éducatif afin de
démocratiser l’accès aux diplômes de l’enseignement supérieur. Le baccalauréat,
tel que mis en place aujourd’hui, est le principal facteur de l’archaïsme
régnant sur l’organisation pédagogique du lycée. Censé incarner l’égalité
républicaine, il est en réalité profondément injuste. Sa réforme était donc
indispensable pour créer un continuum cohérent entre le secondaire et le supérieur.
La FAGE porte comme projet de réformer le
baccalauréat et le lycée dans sa globalité. La FAGE milite notamment pour la
mise en place d'un contrôle continu intégral comme modalité d'évaluation pour
le baccalauréat afin de sortir de la logique néfaste du contrôle terminal et de
l'incohérence pédagogique qu'il entraine. Chaque année des dizaines de milliers
de jeunes sortent du système éducatif sans diplôme, ni perspective d’avenir.
C’est pourquoi la FAGE insiste sur la nécessité de mettre l’accent sur l’accompagnement
et l’orientation dès le début du lycée. Le système éducatif français est l'un
des plus inégalitaire et les mécanismes de reproduction sociale y sont encore
très présents. Il est ainsi nécessaire de venir "casser" la logique
de filières générales, technologiques et professionnelles au lycée. La FAGE
porte dans ce sens la volonté d'instaurer une seconde commune à l'ensemble des
lycéens puis d'opérer à une spécialisation progressive, personnalisée, et cela
tout au long du lycée.
La réforme Blanquer présente un baccalauréat
2021 qui reposera pour une part sur un contrôle continu, mineur et bien trop
marginal, et pour une autre part sur des épreuves terminales. L'épreuve
anticipée écrite et orale de français se déroulera comme aujourd'hui en fin
de première. En terminale, deux épreuves écrites portant sur les
enseignements de spécialité auront lieu au printemps et deux épreuves se
dérouleront en juin : l'écrit de philosophie et l'oral préparé. Le
contrôle continu sera composé d'épreuves communes organisées pendant le
cycle terminal. Pour ce qui est du fonctionnement des années de lycée, nous
observons la disparition des séries L, S et ES. La réforme propose donc des
enseignements communs qui seront proposés à tous les lycéens. En
complément, l'élève choisira des disciplines de spécialité et bénéficiera d'une
aide à l'orientation tout au long de son parcours.
Nous regrettons le fait que seule la filière
générale du lycée soit concernée par cette réforme ainsi que l'absence d'un
chantier global à tous les types de baccalauréat. L'apparente volonté de
supprimer la logique de filières et donc de lutter contre l'impossibilité de
construire des parcours plus progressifs et plus personnalisés n'est en faite
qu'une mesure en demi-teinte. En effet, la personnalisation et les
spécialisations proposées sont en réalité organisées de manière à ce que des
couples de matière soient quasiment obligatoires puisqu'il n'est pas envisagé
de sortir de la logique de classes au lycée. Finalement ce nouveau bac de ne
fait qu'augmenter le nombre de séries, toujours présentes en filigrane dans le
projet de réforme.
De plus, la répartition des enseignements dans le tronc commun
et dans les spécialisations nous préoccupe car elle remet en question le socle
commun de compétences que devrait acquérir chaque lycéen.
Enfin, si la diminution du nombre d'épreuves terminales va dans
le bon sens, la mise en place d'évaluations en cours de formation s'apparente
finalement à la mise en place de "partiels" deux fois par an, bien
loin de la volonté afficher d'adopter un contrôle continu dont l'essence est la
pluralité et la diversité d'évaluations formatives tout au long du lycée.
Alors que l'Ecole, creuset de notre république, doit être au
cœur des politiques de mixité sociale et d'émancipation citoyenne des nouvelles
générations, la FAGE s'interroge sur l'absence de ces considérations
fondamentales alors qu'un projet de Service National Universel, censé y
répondre, est en train de voir le jour en dehors de l'Ecole républicaine.
Dans le cadre de la construction d'un
véritable continuum -3/+3, entre le lycée et la poursuite d'études dans le
supérieur, il est primordial de mener un véritable travail interministériel
afin de créer plus lien et plus de cohérence, pour garantir la démocratisation
effective et non ségrégative de l'enseignement supérieur. Dans un contexte de
décrochage et de chômage massif chez les jeunes et alors que la France va
manquer d'un milliard et demi de salariés qualifiés à l'horizon 2030, l'accès à
la qualification et la création d'un système plus juste vecteur d'égalité des
chances doit être au cœur du projet du Ministère de l'Education Nationale. Pour
la FAGE, ce projet de réforme passe à côté des enjeux. La FAGE demande à ce que
le gouvernement revoie sa feuille de route.
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