Ce document formule un ensemble de propositions à
l’attention du gouvernement afin de préparer la réforme prochaine de
l’apprentissage, de la formation professionnelle et de l’assurance chômage.
C’est dans ce contexte que la FAGE s’est
récemment dotée d’un corpus de positions centré sur l’apprenti. Au travers de
sa contribution, la FAGE s’interroge : comment faire face aux ruptures de
contrats et aux abandons en redéfinissant la stratégie d’orientation ?
Comment favoriser la voie de l’apprentissage, notamment par le développement de
passerelles ?
Le rapport présenté par Sylvie Brunet trouve des
similitudes avec le positionnement de la FAGE et va globalement dans le bon
sens. Il ressort ainsi un large consensus sur la nécessité de renforcer les
dispositifs d’information auprès des jeunes et de leur famille. L’orientation
doit être un sujet central duquel il convient d’effacer les préjugés et les
stéréotypes sur la formation en apprentissage. Néanmoins, on peut s’interroger
sur la multiplication des outils dont la redondance pourrait nuire à
l’efficacité, à l’image des journées d’information sur les métiers en classe de
4ème et de 3ème. Celles-ci gagneraient à dispenser une
information large sur les grands secteurs d’activité plutôt que sur des métiers
précis, et à être pleinement intégrées dans les Parcours Avenir qui doivent
être un véritable fil rouge d’une construction d’un projet professionnel de la
6ème à la terminale.
L’apprentissage doit se doter d’un véritable
processus de préparation à l’apprentissage. La FAGE salue ainsi la refonte
proposée du DIMA, qui va dans le sens proposé de ne pas écarter davantage des
jeunes en les enfermant dans une voie : il est ainsi important d’initier,
de faire connaître, et de permettre au jeune d’expérimenter sans enfermer dans
un parcours définitif. En ce sens, la proposition d’enseignements de transition
vers l’activité professionnelle semble être une idée pertinente.
L’accompagnement du jeune doit aussi occuper une
place centrale, le besoin d’un investissement des acteurs dans l’aide à la
recherche d’une entreprise semble avoir été clairement identifiée, de même que
la revalorisation et la formation du maître d’apprentissage. Toutefois, il est
regrettable de ne s’être concentré principalement sur l’accès, là où
l’après-apprentissage nécessiterait également un meilleur encadrement afin
d’accompagner le jeune dans des bilans de son expérience, en termes de
compétences et de projet professionnel, et de l’aider à se projeter sur ses
capacités à s’insérer professionnellement ou à poursuivre des études.
Enfin, la FAGE réaffirme son attachement à
l’approche par compétence. Notamment, il s’agit de s’éloigner des approches
purement centrées sur les métiers en développant des compétences transverses,
indispensables aux jeunes du 21ème siècle qui devront faire preuve
d’adaptabilité dans un monde socio-économique en permanente mutation. De fait,
la proposition de recentrer les diplômes professionnels autour de socles
professionnels diplômants rattachés à une famille de métier va dans le bon
sens.
Cependant, on retrouve au travers de certaines
propositions un ensemble de dérégulations, notamment des rythmes. Comme cela
est revendiqué dans la contribution sur l’apprentissage, la FAGE sera très
vigilante à l’évolution du statut et du rôle de l’apprenti portée par la future
réforme.
On pourrait également regretter la forte
polarisation des propositions sur les niveaux de qualification IV et V alors
même que les formations en apprentissage de l’enseignement supérieur (Bac +3 à
Bac +5) contribuent positivement à l’image de l’apprentissage en constituant
des voies efficaces d’accès à l’emploi.
A ce titre, il serait temps de doter
l’enseignement supérieur du même type de commissions que les Commissions
Professionnelles Consultative avec la mise en place et la reconnaissance de
conseils sectoriels nationaux, issus notamment des
propositions du CNEE dans un rapport dédié en 2015 et dont la FAGE s’appuie
dans sa contribution.
La FAGE restera vigilante à ce que les débats
autour du projet de réforme ne soit pas polarisés par les questions de
gouvernance et de financement à l’image de ces dernières semaines. En effet, si
ces questions méritent d’être posées, elles ne sauraient monopoliser le
débat : la jeunesse de France mérite une réforme efficace à l’heure où
elle reste une des catégories les plus touchées par le chômage de masse.
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