Un an après
le « scandale APB », il est urgent d’agir, afin que la rentrée
universitaire prochaine ne soit pas touchée par un fiasco de plus. La FAGE
demande au Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de
l’Innovation de se ressaisir du sujet !
C’est dans
cet objectif que le président de la FAGE a écrit aux députés pour analyser et
tirer les conclusions de l’échec de l’application de la loi Master.
La rentrée 2017, en plus d'être marquée par les fortes
problématiques d'accès à la première année de l'enseignement supérieur, fût la
première rentrée de la réforme Master adoptée en fin d'année 2016.
Cette réforme, nécessaire et demandée par la FAGE, avait été validée par
l’ensemble des organisations étudiantes, des syndicats d'enseignants ainsi que
par la Conférence des Présidents d’Université.
Pour rappel, cette loi consacre deux éléments :
- La suppression de
la sélection absurde entre M1 et M2 ;
- La création du
droit à la poursuite d'études en Master.
Cette loi vise ainsi mettre un terme à des années de
statu quo. La sélection qui régnait entre les deux années suscitait de
multiples problèmes. Son coût social était conséquent puisque des étudiants
ayant validé une première année de Master pouvaient se retrouver sans
perspective de poursuite d’études en seconde année de Master et donc
d’obtention du diplôme visé. Ainsi, ils se retrouvaient sans possibilité de
valoriser leur niveau de qualification et ne pouvaient faire valoir que leur
niveau de Licence sur le marché de l’emploi.
Parce qu'il est fondamental de permettre l'élévation du niveau de qualification
de la jeunesse et donc de démocratiser l'accès au Master, nous avions à
l'époque émit plusieurs points de vigilance. Le premier était la fixation
éventuelle de capacités d'accueil. Il était en effet nécessaire de s'assurer
qu'il n'y ait pas de diminution globale du nombre d'étudiants par Master, cela
n’avait aucun sens ni au niveau pédagogique, ni au niveau de l'insertion
professionnelle. Ensuite, il était important que l'ensemble des Masters
respecte la mise en place de la loi. Enfin il était indispensable que les Universités
jouent le jeu en communiquant avec les Rectorats pour rendre le droit à la
poursuite d'études accessible et tangible.
5 mois après la rentrée 2017, le constat est simple : certaines
Universités ont bafoué le principe même de la loi et n'ont pas respecté la
philosophie de la réforme !
La mauvaise communication sur la plateforme trouvermonmaster.gouv.fr ainsi que sa mauvaise ergonomie n'ont pas permis
à l'ensemble des étudiants d'être égaux face à la possibilité d’un recours au
Rectorat pour faire valoir leurs droits. Il est urgent de repenser la
forme et l'utilisation de cette plateforme et d'y permettre une gestion centralisée
des candidatures. De plus, les Universités ont joué sur le temps de
réponse, en faisant durer de manière très importante, voir indéfinie, l'étude
des dossiers. Pour la plupart d'entre eux, elles n'ont toujours pas répondu aux
Rectorats les sollicitant depuis plusieurs mois maintenant, de nombreux
étudiants se retrouvent ainsi sur le carreau n'ayant pu jouir de leur droit à
la poursuite d'études.
Enfin, de nombreux Masters ont vu leur capacité d'accueil baisser fortement,
diminuant ainsi le nombre possible d'étudiants sur ce cycle. Pire, certains
étudiants se sont vu refuser leur inscription alors qu’il restait des places
disponibles. Pour rappel, cette loi instaure un principe de régulation des
dossiers à l'entrée en Master, en garantissant une poursuite d'études en
cohérence avec le projet du jeune, pas une sélection drastique comme nous
l'observons aujourd'hui.
Ainsi, c'est aujourd'hui plusieurs centaines, voire milliers, de jeunes qui se
retrouvent sur le carreau, forcés de rentrer sur le marché du travail sans
garantie de pouvoir poursuivre leur formation.
Il est aujourd'hui inquiétant de voir comment une grande partie des Universités
a sabordé cette réforme, et le nombre d'étudiants qui sont encore sans
formation à l'heure actuelle.
Pour résoudre cette situation, la FAGE demande à ce que l'ensemble des
étudiants lésés à la rentrée 2017 soit accompagné. Elle exige également
l'application juste et effective du droit à la poursuite d'études. Pour cela il
convient :
- De centraliser
une gestion des candidatures Master sur la plateforme trouvermonmaster.org et ainsi
garantir une simplification de saisine et du traitement du droit à la
poursuite d’études.
- De renforcer le
pouvoir du Recteur dans cette perspective, afin que l’autonomie des
Universités ne se change pas en indépendance.
C’est pourquoi nous sollicitons votre aide pour
trouver une solution pour les étudiants lésés par l’application de la réforme.
Il est urgent d'alerter le gouvernement sur l’impérieuse nécessité de se saisir
du sujet afin que la rentrée 2018, en plus d’être marquée par l’application de
la réforme « ORE », ne soit pas marquée par le naufrage définitif de
la réforme Master.
Jimmy Losfeld
Président de la FAGE
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