Depuis plusieurs décennies, l’industrie du tabac s’efforce de modifier la composition des cigarettes, et donc de jouer sur les substances qu’elles contiennent, de manière à les rendre moins nocives pour la santé, espérant ainsi redorer une image progressivement ternie. En effet, face à l’information diffusée auprès des consommateurs sur les risques du tabagisme, les décideurs n’ont pas eu d’autres choix que de réagir.
Ils ont donc commencé par lancer sur le marché les cigarettes décrites comme « light » et « mild » (dénominations interdites aujourd’hui) et par créer de nouveaux filtres censés donner au consommateur l’illusion d’une protection. Ainsi les différents lobbys faisaient l’effort de prendre en compte la santé du consommateur. Or ces cigarettes, avec une teneur en goudron et en nicotine réduite n’avaient qu’une incidence minime sur la réduction des risques pour la santé.
Persuadés de leur nocivité moindre, les consommatrices et consommateurs les ont très vite adoptées, augmentant parallèlement leur consommation ou inhalant plus profondément, s’exposant de fait au même danger, voire pire, qu’avec leur cigarette habituelle. Les autorités sanitaires n’ont pas immédiatement remarqué ces changements de comportement.
Ces nouveaux produits, soi-disant moins nocifs, ont plutôt contribué à saper les efforts en matière de prévention et de promotion d’une vie sans tabac. Il se peut même, que dans certains cas, ils aient contribué à une hausse du taux de mortalité : leurs adeptes, convaincus de consommer un produit moins nocif, ont continué à fumer au lieu d’arrêter.
Au cours de ces dernières années, l’industrie du tabac a misé sur la fibre écologiste de tout un segment d’une clientèle plutôt jeune et engagée : en créant des emballages de cigarettes soi-disant respectueux de l’environnement, elle est parvenue à lui faire intégrer l’idée, qu’en fumant ces cigarettes « bio », elle fait quelque chose « de bien ».
Source : https://www.at-suisse.ch/fileadmin/Daten/Jugend_Schule/fr/Tabakheft_3_fr.pdf
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