Les capacités d’accueil des formations du supérieur sont déterminées par des éléments physiques, quantifiables, et justifiables. La réforme prévoit un scénario dans lequel les candidatures seraient plus importantes que les capacités d’accueil sur la nouvelle plateforme d’affectation. Dans ce cas précis, c’est la cohérence entre le projet d’étude du jeune, sa motivation et la formation choisie qui primerait. Ce scénario n’est pas satisfaisant, mais il était le seul à pouvoir se substituer à l’usage ubuesque du tirage au sort dans les filières en tension.
S’il n’y a pas d’autres possibilités juridiques, il reste néanmoins des solutions politiques : augmenter les capacités d’accueil, par l’investissement et par les pédagogies innovantes. La FAGE a d’ores et déjà obtenu du gouvernement un investissement de 500 millions d’euros de crédits budgétaires fléchés exclusivement pour créer 130 000 places dans les formations en tension. De plus, la réforme concrétise l’autonomie pédagogique des établissements, leur permettant de se lancer sans difficulté dans l’usage des pédagogies inversées, de l’évaluation continue intégrale ou encore dans les ressources numériques.
Pour connaître les capacités d’accueil précises des établissements, et de surcroît prétendre à les augmenter, il faut les quantifier, avec précision et transparence. Celles-ci dépendent essentiellement de trois critères :
les normes de sécurité des bâtiments qui accueillent les cours,
le taux d’encadrement des formations,
l’usage ou non de pédagogies permettant d’augmenter les capacités pédagogiques de la formation.
Pour éviter qu’un responsable de formation ne soit séduit par l’idée de diminuer artificiellement ses capacités d’accueil, nous avons demandé une première sécurité : ce ne sont pas les universités qui définissent leurs capacités d’accueil, mais les recteurs d’académie. Ces derniers président la commission d’affectation pendant la procédure Parcoursup et n’ont aucun intérêt à ce que les responsables de formation abusent.
La FAGE souhaite que soit inscrite, par décret, l’impossibilité de diminuer ses capacités d’accueil d’une année sur l’autre, sauf dérogation particulière (exemple : université sous plan de redressement économique). De plus, lorsque l’établissement propose au recteur ses capacités d’accueil, il doit impérativement justifier ses chiffres. Les capacités d’accueil ne peuvent être incantatoires ! Les CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) doivent être chargés d’objectiver les critères de définition du nombre de places disponibles dans une formation et en rendre compte devant les instances de gouvernance de l’université.
Forte de son ancrage territorial et de son vaste réseau d’élu.e.s étudiant.e.s, la FAGE entend tout mettre en œuvre pour augmenter le nombre de places dans les formations qui en manquent et rendre ainsi tangibles les mécanismes incitatifs d’élévation des capacités d’accueil. C’est la condition pour que la réforme tienne ses promesses, concrétise la démocratisation de l’accès et de la réussite dans les études supérieures et permette l’élévation du niveau global de qualification des nouvelles générations.
Nous suivre sur