Pour comprendre ce phénomène, il faut s’intéresser aux critères et indicateurs employés pour la création de ce classement :
- Qualité de l’enseignement (nombre de Prix Nobels et Médaillés Fields issus de l’université)
- Qualité de l’institution (nombre de Prix Nobels, Médaillés Fields et de chercheurs les plus reconnus dans leur discipline travaillant dans l’établissement)
- Publications (articles publiés ou indexés dans les plus grandes revues scientifiques)
- Taille de l’institution (performance académique au regard de la taille de l’établissement).
Pour la FAGE, cette vision est extrêmement réductrice des missions dévolues à notre système d’enseignement supérieur et ne s’attache pas à des éléments nécessaires pour faire face aux enjeux de demain. Restreindre la définition de la qualité de l’enseignement au nombre de prix Nobels et médaillés Fields issus de l’université omet la résorption des inégalités et la contribution de l’établissement à l’élévation globale du niveau de qualification de la société.
De la même façon, la qualité de l’institution, tant sur la dimension enseignement que sur le volet recherche ne saurait se limiter au nombre de prix Nobels qui y travaillent. Ce critère est, au mieux, un indicateur de la politique de l’établissement à l’égard de ces personnes reconnues pour leur travail d’excellence. Pour autant, cela ne prend pas en compte la contribution de ces chercheurs de grande renommée à l’activité d’enseignement ni s’ils permettent au plus grand nombre d’améliorer leur taux de réussite dans leurs études.
L’indicateur de performance académique au regard de la taille de l’établissement apparaît quant à lui subjectif. La définition de la performance académique est restrictive.
Les enjeux de demain ne résident pas dans ces seuls critères et il est nécessaire de faire tomber le dogme des excellences. Si chacun s’attache à l’émergence de travaux de recherche de renommée, la contribution des universités à l’élévation du niveau de qualification de la société est nécessaire. Le classement de Shanghaï laisse entendre que la recherche s’oppose à l’objectif de démocratisation de la recherche et de l’enseignement supérieur. S’appuyer sur un seul classement apparaît particulièrement dangereux. En effet, si ces critères comme la méthodologie font l’objet de critiques, c’est faire peser sur des individus aux intérêts propres le soin d’établir cette hiérarchie. Cela a des conséquences qui dépassent les seules institutions classées. C’est pourquoi l’émergence d’autres classements constitue un impératif démocratique. Pour la FAGE, il est nécessaire de prendre en considération des critères académiques objectivés, mais aussi la dimension sociale des missions des établissements d’enseignement supérieur. A ce titre, la mixité sociale, la réussite des étudiants, l’insertion professionnelle, ou encore la diversité des pédagogies employées sont autant de critères qui doivent entrer en compte.
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