Ce jeudi 13 juillet 2017, la France s’apprête pour la Fête nationale, et les étudiants à pleurer son système d’enseignement supérieur et de recherche. Par voie de communiqué, le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation annonce une coupe drastique du budget en cours à hauteur de 180 millions d’euros, touchant aussi bien les formations que la recherche et les fonds prévus pour la vie étudiante.
A la veille de la dernière des trois vagues de procédure d’Admission Post-Bac, la FAGE rappelle que 17000 nouveaux bacheliers sont jusqu’ici sans aucune proposition d’affectation dans l’enseignement supérieur. Non content de cette situation, le gouvernement prive les universités d’un budget, déjà non-suffisant qui aurait permis de lancer un plan d’investissement pour l’accueil et la réussite des bacheliers.
En agissant ainsi, le gouvernement rompt la confiance. Le candidat à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron, s’était engagé le 14 avril dernier à l’INRIA, à sanctuariser le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche. Dans un contexte où l’accès à l’enseignement supérieur est déjà mis à mal, où de nombreux étudiants, faute d’accompagnement et d’orientation se retrouvent en situation d’échec dont ils ne peuvent se relever, et où il nous faut faire face à l’enjeu du retour en formation pour répondre tant au besoin d’émancipation individuelle qu’à l’évolution des activités, le gouvernement sonne le glas de notre système d’enseignement supérieur.
La FAGE ne peut le tolérer. Les universités sont à bout de souffle, et de partout les fausses réponses émergent. La FAGE, en tant que première organisation étudiante de France agit avec responsabilité et pragmatisme. L’enseignement supérieur et la recherche est un outil pour notre pays, et son accroissement démographique est une chance. Si nous rompons avec son système éducatif, c’est toute la justice sociale est mise à mal.
Pour la FAGE, une réforme organisationnelle est nécessaire dans les plus brefs délais. La FAGE demande une réforme de l’organisation du lycée rompant avec les filières et permettant la création progressive de parcours, mettant l’accent sur l’orientation des lycéens. Pour que le baccalauréat ne soit plus une finalité mais un examen qui a un sens, il est nécessaire de faire évoluer ses épreuves par une évaluation continue. Les universités doivent mieux accompagner mais aussi voir émerger des licences portail permettant une spécialisation progressive des nouveaux bacheliers. En valorisant les compétences qui y sont développées, on permet une meilleure lisibilité de l’offre de formation, tant pour ceux qui retournent en formation que pour les étudiants, favorisant leur orientation et évitant la mise en place d’une orientation coercitive. Enfin, il est primordial de développer les politiques de site pour favoriser les actions en coordination avec les collectivités territoriales et le milieu socio-économique, que ce soit pour favoriser le retour en formation ou pour favoriser l’emploi des ressources immobilières et des équipements sportifs ou de recherche en bonne intelligence.
En prévention de cette situation, l’Assemblée Générale de la FAGE a adopté une motion de mobilisation sous condition :
- Effectivité du droit à la poursuite d’études en Master pour les titulaires d’une licence qui le souhaitent
- Plan d’urgence pour l’accueil des bacheliers dans une formation du supérieur qui leur convienne
- Plan d’investissement pour permettre au système d’enseignement supérieur d’assumer ses missions, et de faire face aux enjeux actuels et à venir, par le lancement d’un Pacte pour l’Éducation.
Ainsi, la FAGE propose des évolutions concrètes et des pistes de réforme permettant de répondre tant à la situation actuelle qu’aux perspectives et ce dans un esprit de démocratisation de l’accès et de la réussite à l’enseignement supérieur. Ainsi, en l’absence d’écoute du gouvernement face aux enjeux de notre pays, la FAGE prendra la responsabilité de se mobiliser pour sensibiliser le gouvernement aux enjeux auxquels nous faisons face.
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