La loi dépénalisant l’avortement a été adoptée par
l’Assemblée Nationale après des débats animés et mémorables. Pendant près de 3
jours, vous avez affronté les critiques, de l’opposition mais aussi de la
droite. Mais soutenue par les associations militantes et les personnalités de
l’époque, par la société civile, vous n’avez pas failli et avez réussi à
(re)donner aux femmes le droit à disposer de leur propre corps. Par cette loi
en faveur de l’IVG, vous avez permis aux femmes d’entrevoir la sexualité sous un
angle autre que la reproduction.
Comme vous l'avez dit
dans votre discours devant les Députés, « Si le législateur est appelé à
modifier les textes en vigueur, c’est pour mettre fin aux avortements
clandestins qui sont le plus souvent le fait de celles qui, pour des raisons
sociales, économiques ou psychologiques, se sentent dans une telle situation de
détresse qu’elles sont décidées à mettre fin à leur grossesse dans n’importe
quelles conditions […] Personne n’a jamais contesté, et le ministre de la Santé moins que
quiconque, que l’avortement soit un échec quand il n’est pas un drame. Mais
nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les trois cent mille avortements qui,
chaque année, mutilent les femmes de ce pays, qui bafouent nos lois et qui
humilient ou traumatisent celles qui y ont recours. […] C’est pourquoi, […],
le gouvernement a estimé préférable d’affronter la réalité et de reconnaître
qu’en définitive la décision ultime ne peut être prise que par la femme. »
Par ce projet de loi, vous avez aussi mis fin à la
clandestinité des avortements et aux « faiseuses d’anges », au motif
de meurtre et à la peine d’emprisonnement que risquaient les femmes qui se
livraient à cette pratique.
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