Pour concrétiser notre ambition, il est nécessaire de s’atteler à une réforme profonde de l’organisation de notre système éducatif, et en particulier de l’enseignement secondaire, en sortant de la logique des séries et allant vers plus de spécialisation progressive. Cette réforme sur la structure même du lycée doit être accompagnée en parallèle par une réforme du premier cycle d’études supérieures en créant dans chaque domaine de formation des licences portails multidisciplinaires, construites dans une logique de blocs de compétences. Pour assurer une orientation plus adaptée entre chaque étape de formation, la FAGE milite pour la mise en place d’un véritable service public de l’orientation.
Ces réformes devront s’accompagner d’une hausse du budget pour faire face à l'augmentation constante des effectifs étudiants et permettre les investissements nécessaires pour répondre aux enjeux de demain. La FAGE restera cependant attentive à ce que cette augmentation budgétaire ne s’opère pas sur le dos des étudiants. Consciente de l’impact des frais d’inscription et de la logique d’endettement sur l’accès à l’enseignement supérieur, la FAGE s’opposera à toute augmentation des frais d’inscription.
La FAGE demande la mise en place d’un Pacte pour l’éducation. Un débat national doit permettre à toutes les composantes de la société d’exprimer leurs attentes vis-à-vis du système éducatif, d’enseignement supérieur et de recherche. Ce Pacte doit se sceller par des engagements, tant organisationnels que financiers. Il permettra ainsi de redonner du sens à la contribution de chacun au financement de l’enseignement supérieur et d’exercer la solidarité nationale en refondant les dispositifs de financement. Ceux-ci seront appuyés par une contribution paritaire permettant tant aux individus qu’aux entreprises de prendre part au financement. Constatant la forte corrélation entre niveau de qualification et de revenus, la contribution des personnes insérées professionnellement est à la hauteur de ce que le système éducatif leur a apporté. Cette mesure facilitera d’autant plus le retour en formation, dans une perspective de formation tout au long de la vie, ce qui est plus que jamais nécessaire pour faire face à l’évolution croissante des activités.
Par ailleurs, la FAGE, consciente de la nécessité d’exercer au sein de l’enseignement supérieur une réelle révolution pédagogique, propose des mesures ambitieuses, mais pas moins nécessaires. Afin de donner à chacun les clés pour valoriser les compétences développées au sein de sa formation et faciliter le retour en formation, la FAGE demande une réorganisation des formations en blocs de compétences et de les faire apparaître sur les maquettes pédagogiques des diplômes. En parallèle, la FAGE demande que les annexes descriptives aux diplômes soient réellement créées et étayées pour donner une véritable lisibilité aux compétences développées par l'étudiant lors de sa formation. L'expression pratique de ces exigences passera par la fourniture de syllabus par matière aux étudiants avec les objectifs à atteindre en termes de compétences et de connaissances, le déroulé des programmes de cours avec leur descriptif ainsi que toutes les informations indispensables à la bonne lisibilité de la formation pour l'étudiant, comme pour des employeurs potentiels. De plus, la mise en place du contrôle continu intégral, accompagné d’une harmonisation des Régimes Spéciaux d'Études permettrait un apprentissage plus profond, et beaucoup moins anxiogène que les examens terminaux qui existent aujourd'hui. En effet, le contrôle continu intégral révolutionne les modalités d’évaluation des étudiants et œuvre en faveur de la réussite de plus grand nombre. Il s’agit d’un outil pédagogique à part entière, largement plébiscité par la communauté universitaire pour en finir avec les partiels vieillissants et pédagogiquement peu pertinents en ce qu’ils ne donnent une vision que partielle et biaisée de l’acquisition de compétences et de la progression de l’étudiant.
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