Une année à l'université, c'est en moyenne plus de 12 000 € par étudiant payé par l’Etat. Mais cette somme, c’est un investissement collectif ! Le vrai problème c'est que là où nous voyons un investissement, la société voit un coût. Il est nécessaire que la contribution au financement de l'enseignement supérieur fasse sens pour chacun, pour toutes les composantes de la société, tant pour les individus que pour le monde socio-économique. L’université doit répondre aux exigences démocratiques d’une émancipation intellectuelle, d’élévation du niveau de qualification et de mobilité sociale, et de répondre aux enjeux économiques de demain. Force est de constater qu’elle est souvent critiquée comme étant déconnectée des aspirations de la société et des besoins en qualification exprimés par le milieu socio-économique.
C'est pourquoi nous appelons à ce que soit scellé un Pacte pour l'Éducation.
Un débat national doit permettre à toutes les composantes de la société d’exprimer leurs attentes vis-à-vis du système d’éducation et d’enseignement supérieur. Ce Pacte doit se sceller par des engagements, tant organisationnels que financiers. Il permettra ainsi de redonner du sens à la contribution de chacun au financement de l’enseignement supérieur et d’exercer la solidarité nationale en refondant les dispositifs de financement. Ceux-ci seront appuyés par une contribution paritaire permettant tant aux individus qu’aux entreprises de prendre part au financement. Organiser le financement de cette façon permet à ceux qui disposent de davantage de moyens de contribuer davantage au financement de l'enseignement supérieur, et le système serait de fait davantage redistributif.
En outre, la refonte du système éducatif permettrait une mobilisation importante des fonds de la formation professionnelle dans le financement du système éducatif. Elle met ainsi un terme à l’aberration du financement public de formations privées qui ne relèvent pas d’un intérêt général.
A l’échelle européenne, la multiplicité des dispositifs peut être refondue pour lancer un plan européen d’investissement dans l’Enseignement Supérieur contribuant à l’émergence d’un Espace européen de l’enseignement supérieur, et d’une Europe sociale.
Par ce moyen, nous apportons une réelle alternative et rappelons qu’un financement peut être à la hauteur des enjeux, sans s’appuyer ni sur une augmentation des frais d’inscription, ni sur l’endettement des jeunes, dans un contexte d’incertitude en matière d’emploi.
Comme le précise justement M. Gary-Bobo, l’université redistribue son coût aujourd’hui de manière « régressive », défavorisant ceux qui n’ont pas les moyens de se payer des études supérieures. Plutôt que de plomber l’économie du pays avec des prêts à revenu sur contingent, en endettant tous les étudiants et en renforçant de facto les inégalités sociales, il convient d’entamer une réforme globale de l’organisation de notre système éducatif pour permettre sa démocratisation effective, et ce bien avant l’Université, et mettre un terme aux inégalités du système actuel.
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