Le 12 décembre dernier a eu lieu une présentation de la
répartition de la subvention pour charges de service public à destination des
établissements publics d’enseignement supérieur, laquelle correspond à la plus
grande partie des ressources des universités et écoles. Cette présentation est
intervenue dans un contexte particulier. C’est le dernier budget du
quinquennat, il vient donc en conclusion de cinq années de politique à
destination des établissements publics d’enseignement supérieur. La FAGE a
saisi cette opportunité pour dresser quelques éléments de bilan.
Au cours de ces cinq années, nous avons pu voir l’émergence
de nouveaux acteurs territoriaux, les Communautés d’Universités et
d'Établissements mais aussi d’établissements fusionnés. Clés de voûte d’une
politique de site et d’une action concertée sur un territoire, ils se voient
progressivement dotés de moyens pour se structurer au moment où, sauf exceptions,
ils se stabilisent.
Sous les effets conjugués d’une meilleure réussite au
baccalauréat, d’une attractivité croissante de l’enseignement supérieur et de
l’augmentation démographique avec une stabilisation des frais d’inscriptions,
la massification de l’enseignement supérieur amène progressivement à une
démocratisation de l’accès aux études supérieures. Cette massification relève
d’un enjeu économique et la démocratisation d’un enjeu social majeur, c’est
pourquoi la dynamique en cours doit être saluée et amplifiée. Cependant,
l’augmentation du nombre d’étudiants s’est vue accompagnée d’une croissance
limitée du budget des établissements pour répondre en partie aux besoins de
fonctionnement.
La dynamique dans laquelle s’inscrit ce budget est
historique, avec une hausse initiale du budget total à hauteur de 850 millions,
bien que partiellement taillée par le Parlement. Considérant que la majeure
partie de l’augmentation vient compenser une nouvelle politique volontariste à
destination des personnels de l’ESR, il est encore insuffisant pour faire face
aux enjeux de demain. La FAGE se veut pragmatique et attend de l’ensemble des
candidats à l’élection présidentielle des engagements clairs en faveur d’une
politique pluriannuelle d’augmentation budgétaire. Cette attente n’est pas
incantatoire, elle est impérative tandis que les besoins ont été estimés par
France Stratégie à plus de 11 milliards d’euros supplémentaires pour que notre
système d’enseignement supérieur puisse pleinement remplir ses missions à
l’horizon 2027.
La démocratisation de l’accès à l’ESR doit s’amplifier avec
le déploiement du Compte Personnel d’Activité et la montée en charge de la
Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). La diversification des publics
qu’elle induit requiert des évolutions structurelles au niveau de
l’organisation des formations appuyées par des dispositifs d’accompagnement et
un usage intelligent des outils numériques. Ce n’est qu’en conjuguant une
réforme structurelle à un investissement suffisant que l’on pourra consacrer la
démocratisation de la réussite dans l’enseignement supérieur.
Cependant, si certains établissements ont pu retrouver
l’équilibre, la FAGE sera vigilante d’une part à ce que l’augmentation des
moyens permette de rouvrir les plans de retour à l’équilibre mais aussi à ce
qu’une réponse soit apportée aux établissements faisant face à un coup dur
exceptionnel et non structurel.
Enfin certaines inconnues subsistent pour le financement de
nouvelles mesures, et notamment de l’aide à la mobilité qui doit venir
consacrer le droit à la poursuite d’études, objet de la réforme Master que la
FAGE a appelé de ses vœux.
A l’occasion de la présentation de ce budget, la FAGE
souhaitait saluer la dynamique enclenchée mais appelle à des engagements
pluriannuels à la hauteur des enjeux. Dans ce contexte, la FAGE a pris la
responsabilité de s’abstenir au vote lors de ce CNESER pour rappeler l’ensemble
des enjeux qui subsistent en matière budgétaire. Elle attend des engagements
forts de l’ensemble des candidats à la présidentielle pour reconnaître
l’enseignement supérieur comme un investissement nécessaire à l’avenir et sera
vigilante à ce que le gouvernement ou celui qui lui succèdera ne revienne pas
sur la dynamique enclenchée.
Nous suivre sur