Souvent clamée, jamais concrétisée, la continuité entre les études secondaires et l’enseignement supérieur doit être consacrée. De cette absence de lien découle une des limites principales à la démocratisation de la réussite dans l’enseignement supérieur et donc à l’échec sur une des missions principales de notre système éducatif.
La principale difficulté réside en ce que chacun de ces blocs s’organise de façon distincte avec des finalités différentes. Le lycée est centré sur le baccalauréat. Ca pourrait être logique s’il s’agissait d’une fin en soi, mais le baccalauréat, s’il est le premier diplôme de l’enseignement supérieur, est aussi, à la fois une porte pour l’insertion professionnelle pour certains, mais aussi et heureusement un tremplin vers les études supérieures pour un nombre croissant d’étudiants. Or, l’organisation autour de l’examen, terminal, entraîne un certain nombre d’écueils.
Le premier, réside dans le fait que la pression pour l’obtention du diplôme est telle que la pédagogie et l’apprentissage dans la durée s’en voient reléguées au second plan. Cela entraîne le phénomène de bachotage exacerbé par la forme de l’examen, celle d’un examen terminal. Ainsi, plus que les compétences développées ou apprises au fur et à mesure du cursus, ce qui est examiné, c’est la capacité de répondre à des formes d’exercice définies à un moment donné. Ainsi, pour donner du sens à ce diplôme il est important de mettre l’accent sur la valorisation de son contenu et des compétences qui y sont développées : le développement de l’évaluation continue intégrale apparaît comme une réponse pour faire évoluer les pratiques pédagogiques autour du baccalauréat.
De la valorisation des compétences développées dans le cursus viendra la déconstruction de la hiérarchisation entre filières, appuyée par une différence supposée de niveau entre filières, séries et spécialités. Cela viendra faciliter également l’orientation des étudiants et doit permettre également de mettre un terme à une situation ubuesque où les bacheliers professionnels se retrouvaient en difficulté pour accéder aux filières les plus professionnelles du supérieur, ces dernières étant trustées par d’autres filières du baccalauréat.
Il faut donc repenser l’organisation des études du secondaire pour consacrer une orientation progressive basée sur les appétences et les compétences développées par les lycéens. La réorganisation de l’examen du baccalauréat permet de mettre un terme au phénomène de bachotage et de donner un sens à ce diplôme. Enfin, il est primordial de repenser le début des études supérieures afin de mettre l’accent sur la lisibilité de l’offre de formation au travers de Licence portail et la concrétisation d’une spécialisation progressive.
Autant d’enjeux auxquels le réseau de la FAGE apporte une contribution dans un des axes de ses Etats Généraux de la Démocratisation, publiés à l’issue d’une synthèse des travaux menés au terme de 6 mois de discussions dans nos fédérations comme sur les campus.
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