L’accès au logement est un pilier majeur de l’autonomie d’un jeune et les CROUS constituent aujourd’hui le plus grand parc social locatif à destination des étudiants. A la rentrée 2016, les CROUS détiennent 170 864 logements disponibles, soit la possibilité d’accueil d’environ 1 étudiant boursier sur 4. Ce parc locatif a encore été agrandi cette année, avec 3 659 logements nouvellement construits en 2015 et 2 406 réhabilités, dans la logique de continuité du plan 40 000 qui devrait voir la fin de son échéance légèrement allongée, avec un total de plus de 42 000 nouvelles places disponibles.
Aux vues du nombre d’étudiants boursiers touchés et de la massification et démocratisation de l’enseignement supérieur, cela n’est pas assez pour permettre à chaque étudiant boursier la décohabitation. C’est pourquoi, la FAGE revendique à minima l’établissement d’un nouveau plan 40 000 dès que le premier sera fini, et cela sera impossible sans un effort budgétaire de l’Etat concernant l’enveloppe des aides sociales indirectes allouée aux CROUS.
L’élargissement du parc social locatif est un enjeu premier, mais cela ne doit pas se confiner aux CROUS ni être l’unique réponse pour favoriser l’accès au logement. En effet, les critères d’accès aux habitations à loyer modéré (HLM) devraient notamment être revus pour permettre à plus de jeunes en état de précarité d’y accéder; ceci relevant aujourd’hui d’une ségrégation sociale, au même titre que l’impossibilité d’accès aux minimas sociaux avant 25 ans (RSA).
Concernant le parc locatif privé, de nombreuses avancées ont été faites, bien que largement insuffisantes pour aujourd’hui pouvoir se reposer sur nos acquis. En effet, l’extension du VISALE aux jeunes de moins de 30 ans indépendants fiscalement de leurs parents (ne bénéficiera donc pas à la majorité des étudiants), facilitera l’accès à un logement autonome des jeunes salariés précaires ne possédant de garant. Cela pourrait toucher selon la ministre du logement 300 000 jeunes. Vous pouvez retrouver les conditions d’accès à cette aide, que vous soyez locataire ou bailleur sur https://www.visale.fr/#/
Pour ce qui est de la caution locative étudiante, les plafonds du montant locatif restent un frein pour accéder à cette aide. Avec un maximum de montant des loyers de 700 euros à Paris, 600 euros en île de France et 500 euros en province, certaines villes sont exclues d’office du dispositif, ségrégant de ce fait les étudiants qui y habitent. L’extension de ce dispositif à tous les étudiants disposant de revenus reste néanmoins une avancée sociale à souligner.
La fusion de ces dispositifs serait une grande avancée dans une logique de guichet unique et donc de facilitation d’accès et de recours aux droits pour l’ensemble de la jeunesse.
Enfin, d’autres pistes sont exploitables et il convient de s’y intéresser : l’encadrement des loyers dont le rapport de l’observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (OLAP) souligne l’efficacité probante pourrait être étendu à l’ensemble des zones locatives tendues ou encore l’exonération automatique de la taxe d’habitation pour les étudiants boursiers.
Dans l’attente des réformes et victoires politiques, le réseau de la FAGE se mobilise de par ses fédérations et son pôle innovation sociale. En ajoutant un volet logement à son projet AGORAé en partenariat avec l’UNHAJ (union nationale pour l’habitat des jeunes) qui assure dès à présent la formation des services civiques et bénévoles, l’accompagnement, l’information aux droits et des conseils pourront être prodigués avec toute l’expertise possible.
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