La rentrée 2016-2017 vient marquer la dernière rentrée du quinquennat de François Hollande. Le candidat Hollande annonçait une Priorité Jeunesse. Quelles perspectives à la rentrée universitaire ?
L’accès à l’université, acteur central du système d’enseignement supérieur, a présenté ses premières limites. Entre absence d’outils de définition des capacités d’accueil et absence de moyens suivant l’augmentation démographique, la rentrée 2015-2016 avait vu plusieurs amphithéâtres déborder. En l’absence de moyens conséquents dédiés à lancer un plan pluriannuel d’accompagnement de la massification de l’enseignement supérieur, la FAGE sera vigilante et, le cas échéant, accompagnera les situations qui ne permettent un accueil et des conditions d’études dignes de ce nom.
Cette rentrée doit être celle des réformes impérieuses. Elle doit être la rentrée des réformes pédagogiques et celle de la révision de l’architecture des cycles pour garantir leur cohérence pédagogique. Ainsi, la FAGE porte des attentes fortes pour consacrer un réel droit à la poursuite d’études en Master compatible à une Licence. L’outil principal mais non exclusif de gestion des flux doit être une plateforme, permettant une lisibilité de l’offre de formation et des critères de sélection, l’organisation des entretiens à distance et l’harmonisation des calendriers de candidature, consacrant ainsi un véritable outil de facilitation des chances d’être accepté dans une formation en Master. La refonte de l’organisation du lycée sera également prioritaire en ce qu’elle est un vrai outil pour permettre une démocratisation de l’enseignement supérieur, notamment en matière de réussite, par la coloration des parcours, permettant une spécialisation progressive et donc un vrai travail sur l’orientation et en déconstruisant la hiérarchisation des filières dont la persistance assoit la sélection dans l’entrée dans l’enseignement supérieur, les meilleures places des filières sélectives étant trustées par les filières les plus reconnues socialement. Enfin, plusieurs réformes pédagogiques sont attendues par de multiples acteurs. La possibilité d’expérimenter le dispositif d’évaluation continue intégrale (ou contrôle continu intégral) apparaît comme un levier majeur à la réussite étudiante par un apprentissage progressif et permettant de revoir profondément les rythmes universitaires.
Deux éléments viennent éclaircir les perspectives :
- L’amélioration sensible du nombre de premiers vœux exaucés par Admission Post-Bac, indicateur probant d’une orientation choisie et non subie. Il convient cependant d’être vigilant quant aux moyens déployés pour permettre l’accueil des étudiants au niveau de ces formations. Si la création des vœux groupés permet en outre une réelle orientation choisie, elle devra encore s’accompagner de moyens pour permettre une mobilité géographique des étudiants dont certains ne disposent pas du capital financier pour le faire.
- L’annonce par le Président de la République de l’augmentation de 850 millions d’euros du budget de l’enseignement supérieur. Cette augmentation historique, combinée à des réorganisations internes probantes seraient susceptibles de contribuer à l’amélioration de la situation en permettant de financer le fonctionnement normal des établissements d’enseignement supérieur. Pour autant, la FAGE sera vigilante quant à l’emploi de ces crédits, considérant qu’ils ne permettent pas à eux seuls de lancer les investissements nécessaires à une politique de réforme à long-terme de notre système d’enseignement supérieur.
Au cours de son Congrès National, la FAGE terminera une phase de près de six mois de concertations en adoptant les actes de ses Etats Généraux, visant à apporter des propositions ambitieuses aux enjeux auxquels fait face notre système d’enseignement supérieur.
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