Pour cette raison, tous les acteurs, privés comme publics, doivent prendre leurs responsabilités, en respectant les lois, en les faisant respecter et en promulguant de nouvelles.
Ainsi, puisqu’un nombre suffisant de logements sociaux pourrait endiguer en grande partie le nombre d’expulsions en diminuant le nombre de ménages en situation d’impayés de loyers, les communes doivent prendre leurs responsabilités et respecter les quotas de logements sociaux que la loi SRU impose (20% minimum dans les communes de plus de 3500 habitants). Les communes récalcitrantes doivent être plus sévèrement punies et les préfets doivent voir leur pouvoir de préemption de terrain renforcé, ce qui sera peut-être permis par la loi égalité citoyenneté.
D’autre part, les préfets doivent aussi prendre leurs responsabilités en appliquant la circulaire Valls-Duflot de 2012, qui les somme de trouver des solutions de relogement avant d’expulser les ménages prioritaires au titre du DALO.
Ensuite, l’Etat doit mettre en oeuvre les moyens d’un réel droit au logement opposable, avec entre autres, une réelle politique de prévention et d’accompagnement des personnes à risques d’impayés de loyers. Il est d’ailleurs utile de noter que les associations engagées dans l’accompagnement des locataires sous procédure d’expulsion mettent en avant qu’une réelle de politique de prévention et de construction de logements sociaux coûterait moins à l’Etat que les sommes qui sont dépensées pour reloger dans l’urgence les personnes en grande détresse. A ce titre, il est extrêmement dommage que le Gouvernement ait fait marche arrière sur la Garantie Universelle des Loyers, alors que celle-ci aurait permis de protéger les bailleurs des impayés et les locataires des expulsions, avec les graves conséquences que l’on connaît. A défaut de mettre en place la GUL, le gouvernement devrait déjà créer un dispositif de cautionnement étatique à destination de tous les jeunes, et non réservé aux étudiants ou aux jeunes qui entrent en emploi, tel que c’est actuellement le cas. Il ne faut en effet pas oublier qu’il y a aujourd’hui en France 2 millions de NEETs, des jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en formation et qui pour une bonne partie ne peuvent plus vivre chez leurs parents. D’autre part, il est nécessaire d'accélérer la mise en place de l’encadrement des loyers dans toutes les agglomérations concernées, alors qu’il n’est effectif qu’à Paris pour le moment. Enfin, il est nécessaire que l’Etat garantisse des subventions suffisantes à destination des CROUS pour que ceux-ci puissent continuer suffisamment construire et rénover des résidences universitaires, dans le cadre du Plan 40 000 logements et au-delà, pour ainsi garantir suffisamment de places dans le parc social étudiant.
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