Lancée par
Manuel Valls, la Grande Conférence de la Santé s'est tenue le 11 février
dernier à l'issue de plusieurs mois de concertations. Alors que les
difficultés de coordination, de mutualisation et de dialogue sont parfois
récurrentes entre le ministère des affaires sociales, de la santé et du
droit des femmes et le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement
supérieur et la recherche, notamment sur les sujets relatifs à la
formation, l'organisation de cet événement sous le patronage de Matignon
est apparue comme une opportunité pour de tracer des arbitrages dans le domaine
des formations de santé.
Si les
attentes des étudiants étaient fortes, le Premier Ministre a été en mesure
d'annoncer des arbitrages répondant à la fois aux problématiques sociales
rencontrées par de nombreux étudiants mais aussi à des enjeux que la formation
en santé doit relever.
A cet égard, Manuel Valls a notamment annoncé des mesures préfigurant et
amorçant l’intégration universitaire des formations sanitaires et sociales.
C’est une victoire majeure pour la FAGE et pour l’ensemble des étudiants
concernés, qui depuis plus d’une décennie étaient mis à l’écart, non seulement
de l’Université, mais aussi du droit commun.
Des mesures doivent également être prises en vue de renforcer les prestations
sociales des étudiants en formations sanitaires et sociales, qui dépendent des
collectivités territoriales. Ce sont plus de 100 000 étudiants qui pourraient
ainsi pleinement accéder tant au réseau des Œuvres qu’aux services
universitaires.
L’organisation des formations n’est pas en reste, puisque Manuel Valls a
annoncé sa volonté de multiplier les passerelles entrantes et sortantes en
santé. Les expérimentations d’entrée dans les études en médecine, odontologie,
pharmacie et sage-femme initiées par la loi Fioraso de 2013 se voient accorder
un nouveau souffle. Manuel Valls a aussi témoigné de son vœu de permettre plus
d’interdisciplinarité au sein des formations de santé, en annonçant la montée
en puissance de temps de formation théoriques et pratiques regroupant des
étudiants de différentes filières de santé, permettant l’émergence d’une réelle
interprofessionalité. Sur le plan de l’approche pédagogique, le Premier
Ministre appelle au développement des ressources numériques, et de la pédagogie
s’appuyant à la fois sur les projets mais aussi sur la simulation.
Manuel Valls appelle également à une intégration universitaire des formations
de santé afin d’en améliorer la lisibilité. Cela permettra de consacrer une
harmonisation européenne sans tomber dans l’uniformité, dans un contexte où la
France assume le Secrétariat de la prochaine conférence interministérielle du processus
de Bologne. Cette évolution vise notamment à faciliter la mobilité des diplômés
mais aussi à désenclaver les formations sanitaires et sociales en leur
facilitant la poursuite d’études en Master et en Doctorat.
La FAGE et son réseau se félicitent donc des orientations annoncées par Manuel
Valls qui s’appuient fortement sur leurs revendications. Avec ses fédérations
de santé adhérentes, elle appelle à mettre en place sans délai les groupes de
travail visant à appliquer ces mesures et restera attentive quant à leur
effectivité. La FAGE sera néanmoins vigilante quant au risque de
régionalisation des formations, appelée par certains acteurs, et qui constitue
un véritable facteur d’inégalité de formation ainsi qu’une fausse solution pour
une régulation de la démographie des professionnels de santé.
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