Le 11 février 2016 se tiendra la Grande Conférence de la Santé. Pendant une journée, les différents acteurs du monde de la santé échangeront sur des thématiques articulées autour de trois axes :

• Formation

• Métiers, compétences

• Parcours professionnels

Demandée par le Premier Ministre, Manuel Valls, elle doit être conclue par des arbitrages attendus de longue date entre le ministère des affaires sociales, de la santé et du droit des femmes et le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Profondément attachée à répondre à la fois aux problèmes rencontrés par les étudiants et aux enjeux multiples qui attendent l’organisation des soins de demain, la FAGE a pris part activement au groupe de travail dédié aux études de santé.

En se fixant cet objectif, la FAGE appelle à une intégration universitaire des formations de santé. Celle-ci se veut répondre à de multiples enjeux sociaux. L’accès à ces formations ne se verrait ainsi plus conditionné à un capital financier ou à un endettement des étudiants. Dans ces conditions, ils pourraient se voir dispenser les mêmes aides sociales que les autres étudiants, ainsi que l’accès aux services de l’université, sans avoir à payer à la fois les frais d’inscription dans leur institut de formation et ceux de l’université.

En outre, le transfert de ces formations sous un mode de gouvernance tel qu’il est conçu au sein des universités limiterait l’impact de décisions arbitraires au profit de décisions collégiales avec des voies de recours. En outre, l’organisation en composantes santé d’une université ou d’un regroupement universitaire permettrait un dialogue entre les différents départements de façon à faire émerger des synergies qui seraient au bénéfice de la formation en santé.

L’évolution de l’organisation des formations serait également propice à une meilleure orientation des lycéens, par une amélioration de la lisibilité des parcours. La construction d’un parcours d’études et professionnel au moyen d’une spécialisation progressive et éclairée permet également de mettre un terme à l’orientation par défaut ou en décalage avec les réalités de l’exercice ultérieur dans la mesure où elle s’opère par la maturation d’un projet dans des conditions propices qui ne sont pas permises dans le cadre d’un concours. La mutualisation d’enseignements, l’interdisciplinarité, sont conçues comme un réel vecteur d’une meilleure connaissance réciproque entre futurs professionnels de santé et de leur exercice ultérieur. Elle apparait donc comme une réelle opportunité d’améliorer l’interprofessionalité, et par conséquent l’accompagnement des patients. L’interprofessionalité est d’autant plus développée si elle est adossée à une évolution pédagogique, avec l’emploi d’une approche par compétence et d’un apprentissage par projets, valorisant les compétences développées dans les différentes formations de santé. Enfin, l’universitarisation des formations de santé apparait comme une réelle opportunité pour développer l’accès à la recherche des différents professionnels de santé et ainsi comme un levier pour améliorer la prise en charge des patients et les innovations. Elle apparait particulièrement importante dans le contexte où la France se doit d’une exemplarité dans ses formations alors qu’elle se voit assumer la mission du secrétariat de la prochaine conférence interministérielle du Processus de Bologne.

Considérant qu’il est primordial pour le gouvernement de répondre aux multiples enjeux afférents, la FAGE attend du Gouvernement que les annonces qui seront faites à l’occasion de cette Grande Conférence de la Santé soient à la hauteur des ambitions que la FAGE porte pour les études et le système de santé.