Mardi 25 novembre 2015, le Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche s’est vu présenter la Stratégie Nationale de l’Enseignement Supérieur par la Présidente du Comité chargée de sa définition, Sophie Béjean.
La définition d’une Stratégie Nationale (pluriannuelle) de l’Enseignement Supérieur faisait partie des éléments introduits par la Loi Fioraso du 22 juillet 2013. Après un an de travail et d’auditions, le Comité StraNES a remis au Président de la République ses propositions « Pour une société apprenante ». Ce plan d’action, décliné en 40 propositions, articulées autour de trois leviers, passant par la définition d’un nouveau paysage pour l’enseignement supérieur, l’instauration d’un dialogue social et d’une réelle écoute et soutien de l’ensemble de la communauté universitaire ainsi qu’un investissement à la hauteur des enjeux. Ces trois leviers sont mis en exergue dans les cinq axes visant à construire une société apprenante et à soutenir notre économie, à développer la dimension européenne et l’internationalisation de notre système d’enseignement supérieur, à favoriser une réelle accession sociale et agir pour l’inclusion, à inventer l’éducation supérieure du XXIè siècle et à répondre aux aspirations de la jeunesse.
Suite à cette présentation, la FAGE est intervenue devant l’ensemble du CNESER afin de présenter son analyse du rapport, d’en souligner certains points et d’insister sur les priorités qu’elle souhaitait faire émerger du débat.
La publication de ce rapport faisait suite à une rentrée universitaire difficile pour l’ensemble de la communauté universitaire. L’augmentation démographique des effectifs étudiants, bien qu’heureuse, a une incidence financière importante sur les besoins des établissements. A l’heure où les moyens des universités sont de plus en plus en décalage avec leurs besoins, elles sont tentées de prendre des mesures qui, sous couvert de bonne gestion, apparaissent comme un réel dévoiement de leur responsabilité sociale. Cela se traduit dans les établissements par le développement exponentiel de la sélection dans les différentes formations, et par une volonté manifeste d’augmenter les frais d’inscriptions, autant de freins à l’accès à l’enseignement supérieur, démultipliant d’autant les biais sociaux. Dans ce contexte, les propositions de la StraNES apparaissent comme une bouffée d’oxygène en balayant ces fausses réponses d’un coup de plume.
Réagissant aux propos de Simone Bonnafous, estimant qu’il fallait amplifier les coopérations interministérielles et notamment permettre une avancée de la logique de co-tutelle des formations, la FAGE a rappelé que nombre de formations n’étaient toujours pas concernées par cette disposition prévue par la loi de juillet 2013, et restait encore au ban du système universitaire. L’intégration universitaire des formations a ainsi été placée, par la FAGE, comme une des priorités urgentes.
La FAGE a tenu à souligner son accord avec la manière dont le rapport StranES entendait permettre une réforme, attendue, du master. L’urgence de permettre de la cohérence au sein de ce cycle, ainsi que d’apporter une garantie de poursuite d’études à chaque étudiant diplômé ont été rappelées. A ce titre, la FAGE a profité de cette intervention pour mettre en évidence le retard accumulé par le ministère sur ce dossier ainsi que l’attente forte des étudiants quant aux solutions qui seront apportées.
Enfin, la FAGE a salué la place accordée par le comité dans son rapport à la pédagogie et à la nécessité de sa rénovation. En effet, permettre la réussite et l’émancipation de tous dans un cursus du supérieur nécessite de repenser sereinement mais résolument l’approche pédagogique, la place de l’étudiant, l’interdisciplinarité et la progressivité des enseignements. La pertinence des propositions relatives à ces chantiers à été saluée.
A l’issue des débats, la FAGE a co-présenté un avis largement soutenu par le CNESER. Cet avis visait à saluer les constats soulevés dans le cadre de la StraNES, mais regrettait cependant l’absence de programmation pluriannuelle des moyens, humains et financiers, prévue par le troisième alinéa de l’article L123-1 du code de l’éducation. Cette programmation pluriannuelle des moyens, au travers de mesures budgétaires fortes et immédiates pour l’enseignement supérieur public sera le seul signal crédible pour présenter la détermination du gouvernement à répondre aux premières urgences et à atteindre les objectifs fixés par la STRANES tout en excluant la possibilité de recourir à l’augmentation des droits d’inscription pour tous les étudiants.
La FAGE, et plus largement le CNESER, considérant qu’un service public d’enseignement supérieur de qualité et accessible au plus grand nombre est un atout pour développer l’accès à l’emploi qualifié et répondre aux défis technologiques, écologiques et sociaux du XXIème siècle, ont appelé à la mise en place d’une commission constituée en son sein pour formuler des propositions et débattre de la répartition des moyens.
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