Le désengagement financier de l’Etat, depuis plusieurs années dans le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, enfonce les établissements dans une crise budgétaire de plus en plus profonde. Les nombreux recours aux appels d’offre combinés à une insuffisance des moyens investis par l’Etat accélèrent la mise en place d’un service public à deux vitesses.
Le nombre de personnes souhaitant suivre des études supérieures est en constante augmentation (+25 000 par an depuis 2 000, et même +65 000 en 2015, soit l’équivalent de 3 universités de taille moyenne du fait de la pression démographique). Or, nombre d’établissements n’ont plus les moyens de les accueillir dans des conditions satisfaisantes et se voient poussés à limiter drastiquement leurs capacités d’accueil. L’accès aux études supérieures est désormais régi par la loi du plus rapide, par le tirage au sort, voire par une sélection qui se cache de moins en moins, même à l’université. Le manque de moyens affecte directement les conditions d’études des étudiants : amphithéâtres bondés, fermetures d’options ou de filières entières, taux d’encadrement en baisse, etc. La situation est urgente : le taux de réussite des étudiant-e-s (46,2% en première année), qui ne cesse de baisser, est une conséquence directe des coupes budgétaires des établissements. Cette sélection qui ne dit pas son nom remet en cause l’avenir de la jeunesse.
Cette année, les CROUS risquent aussi de faire l’objet d’une diminution de moyens. La principale diminution concerne celle des fonds propres de chaque CROUS et s’élève à 50 millions d’euros faisant passer les crédits de paiement de 95 M € alloués en 2015 à 45 M €. Aux yeux du Gouvernement « Le maintien de la dotation en autorisations d’engagement vise à maintenir la capacité du réseau à engager des opérations d’investissement, tandis que la diminution des crédits de paiement de 50 millions d’euros vise à ce que les CROUS mobilisent leur trésorerie afin de faire face à leurs besoins en décaissements dans le cadre des opérations d’investissement prévues. ».
Nous suivre sur